Où suis-je?

Bienvenue sur ce blog consacré à un peu tout et n'importe quoi, mais où il sera principalement question de: Harry Potter et la fantasy en général, de romans d'aventures maritimes, de littérature, de séries télés (majoritairement des productions britanniques, mais pas que) et de cinéma!


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Certains l'aiment chaud
À Chicago durant la Prohibition, deux musiciens de jazz désargentés, Joe et Jerry, sont témoins d'un règlement de comptes entre gangsters. Contraints de fuir, ils se travestissent et intègrent un orchestre exclusivement féminin en route pour la Floride.

Considéré comme l'un des sommets de la comédie américaine, Certains l'aiment chaud de Billy Wilder ne m'avait pas emballée plus que cela lorsque je l'avais découvert à l'adolescence. Aussi est-ce avec quelque hésitation que je suis allée le revoir à l'occasion d'une récente ressortie en salle. De quoi revenir sur mon jugement ou le confirmer. Il faut peut-être préciser que l'humour à base de travestissement ne suscite pas une grande hilarité chez moi, cela peut me faire sourire le temps d'une scène mais un film entier reposant là-dessus, je trouve que cela fait beaucoup.

On suit donc deux musiciens de jazz (Tony Curtis et Jack Lemmon) obligés de se déguiser en femmes pour échapper au terrible gangster Colombo-les-Guêtres (George Raft). Joe et Jerry, rebaptisés Joséphine et Daphné, vont alors découvrir qu'il n'est pas aisé de se retrouver de l'autre côté de la barrière. En plus du risque de se faire démasquer, ils vont en effet être en butte à une série d'importuns pour qui "non, c'est non" est une phrase vide de sens. Néanmoins, la dénonciation du sexisme de va pas plus loin que cela et si les deux hommes vont évoluer au cours de leurs mésaventures, le film repose surtout sur une accumulation de quiproquos et de faux-semblants.

Joe et Jerry se font passer pour des femmes. Joe se fait ensuite passer pour un millionnaire afin de séduire Sugar(Marilyn Monroe), la chanteuse de leur orchestre. Sugar fait croire au "millionnaire" qu'elle est une jeune fille de bonne famille. Jerry joue si bien Daphné face à un véritable millionnaire qu'il accepte avec joie sa proposition en mariage. Tout ce qui tourne autour des gangsters est également une mascarade: cercueils transportant du whisky, funérarium cachant un speakeasy, réunion de mafieux déguisée en convention d'amis de l'opéra italien, mitraillettes dissimulées sous des clubs de golf... Face à une telle accumulation, il est difficile de ne pas s'amuser, tout comme à l'écoute de dialogues aiguisés, souvent à double-sens. Tout le monde n'est pas aussi doué dans le domaine de la manipulation et l'on peut d'ailleurs regretter que Joe, face à Sugar, garde toutes les cartes en main tandis qu'elle ne se doute pas qu'elle lui a dévoilé son plan pour alpaguer un millionnaire. Certes, il finit par véritablement tomber amoureux, ne veut pas la laisser choir sans un mot d'adieu comme il le faisait auparavant de ses conquêtes, et va lui avouer sa véritable identité mais il reste celui qui a un temps d'avance. Le personnage de Jerry est peut-être plus intéressant et en tout cas plus audacieux pour l'époque, dont la facilité à se glisser dans son rôle de Daphné semble cacher un désir jusque-là inconscient, et la dernière réplique du film est devenue culte à juste titre.

Tony Curtis et Jack Lemmon ne sont pas franchement plausibles en femmes mais ils ont suffisamment d'abattage pour qu'on ferme les yeux. On sent par moment que Marilyn Monroe n'était vraiment pas au mieux de sa forme lors du tournage mais comme elle joue une femme vulnérable et alcoolique, elle parvient à être crédible même si l'on pourrait espérer que ce soit pour d'autres raisons. Quant à George Raft, il s'autoparodie avec bonheur en chef de la Mafia. Tout ce qui a trait aux gangsters est d'ailleurs bien parodique, comme le Petit Napoléon (Nehemiah Persoff, seul membre du casting encore vivant à ce jour à 101 an passé) qui remplace le Petit César ou le clin d’œil à la pièce du Scarface original.

Sommet de la comédie américaine, Certains l'aiment chaud? Indubitablement et il y a des raisons. Je ne le placerais toujours pas dans mon panthéon personnel mais même plus de 60 ans après et quelques rides, le film tient toujours la route.
potion préparée par Zakath Nath, le Samedi 26 Juin 2021, 11:36bouillonnant dans le chaudron "Films".