Rhys Michael Haldane est roi depuis sept ans mais le pouvoir est entièrement entre les mains de son conseil et il sait bien que ses membres n'attendent que la naissance de son second fils pour l'assassiner et instaurer une nouvelle régence. Une attaque de Marek de Festil, déterminé à rétablir sa lignée sur le trône de Gwynedd pourrait bien changer la donne: l'héritier bâtard d'Imre pourrait bien détruire la dynastie Haldane mais Rhys Michael pourrait aussi tirer partie de l'occasion pour regagner sa liberté.

On va gagner du temps et aller directement à ce qui fâche: décidément, Katherine Kurtz a bien du mal à caractériser solidement ses personnages, à offrir des protagonistes ou des antagonistes marquants. Prenons Marek par exemple: depuis sa naissance, on sait qu'il fera un jour valoir ses prétentions au trône, dès le départ il n'est pas gâté puisque fruit d'un inceste, il a juré la perte des Haldane et enfin, avec un titre faisant directement référence à sa personne, on se disait qu'on allait voir ce que l'on allait voir. Il a une importance dans l'intrigue puisqu'il va déclencher la série d'événements qui va permettre à Rhys Michael de tenter le tout pour le tout mais en dehors de cela, son rôle est finalement secondaire et surtout... On ne sait pas grand chose de plus sur lui à la fin du tome qu'au début. Il veut devenir roi de Gwynedd et est impatient, trop, après vingt ans d'attente mais est-il intelligent ou stupide, cultivé, quels sont ses hobbies, serait-il un roi cruel s'il parvenait au pouvoir, comme son père, ou malgré son hérédité et le fait qu'il s'oppose aux héros, pas plus méchant qu'un autre? Les scènes où il apparait ne permettent pas vraiment de donner une réponse.

Parmi les autres défauts, on citera toujours les mêmes, des dialogues souvent pompeux, par moment niais (dès qu'il y a un enfant, c'est plié...), des personnages intrigants mais pas forcément très malins (comment le conseil n'a pas pu avoir des soupçons au sujet de Dimitri, un Deryni qui se met volontairement à leur service alors que dans le pays voisin, un prince Deryni a juré leur perte?). On retrouve toujours le même genre de péripéties, l'utilisation des pouvoirs d'un côté, de la "petite discipline" de l'autre, devient lassante à force de répétition mais il y a un bonus, et ce bonus va nous venir de Rhys Michael. Comme quoi on mise parfois un peu trop sur le grand frère quand le cadet que l'on sous-estimait a plus de ressource que prévu. D'accord, il a un peu d'aide mais c'est lui qui aura l'idée, qu'il mettra vite en œuvre. Il y a donc un certain tenant la route et que ses compagnons arrive à appliquer sans trop pédaler dans la semoule. Du coup dans le dernier chapitre on se demande pourquoi ils ne sont pas fichus de faire mieux question traitement des Derynis, vu que le but de l'opération n'était pas juste de rendre le pouvoir aux Haldane mais à ce stade, on se contente de ce que l'on a.

Une conclusion de la trilogie qui contient toutes les scories des précédents tomes mais au moins ce coup-ci il y a également quelques éléments plus satisfaisants. On a également passé le cap des préquelles, à voir si certains défauts ne tenaient pas aussi à cet exercice particulier même si ce n'est pas avec une grande impatience que j'irai vérifier.