Où suis-je?

Bienvenue sur ce blog consacré à un peu tout et n'importe quoi, mais où il sera principalement question de: Harry Potter et la fantasy en général, de romans d'aventures maritimes, de littérature, de séries télés (majoritairement des productions britanniques, mais pas que) et de cinéma!


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Salem saison 1
John Alden revient à Salem après quelques années d'absence, ville qu'il avait quitté car il était dégoûté par la mainmise des puritains sur les vies des habitants. Mary, son amour de jeunesse, a épousé le puissant George Sibley et Alden tombe dans un véritable nid de serpents: une jeune femme est possédée, les accusations de sorcellerie pleuvent et le révérend Cotton Mathers condamne des innocents.

C'est au tour de la chaîne WGN de se lancer dans les séries, avec un coup d'essai vite renouvelé pour une saison 2. Cela en valait-il la peine? Vraiment pas sûr. Avec Brannon Braga aux commandes on pouvait déjà lever un sourcil dubitatif, et le résultat est franchement maladroit. Passons sur le fait que dans cette histoire, des personnes ayant été accusées dans la réalité de sorcellerie sont vraiment des sorcières. Je n'ai pas trop envie de me lancer dans un débat sur les limites de la création et si c'est bien moral d'utiliser des gens ayant été persécutés et victimes d'accusations bidons pour les rendre vraiment coupables parce qu'on veut que la série soit fantastique plus qu'historique. Ce n'est pas nécessaire, même en partant du principe que tout est fictif, ça ne fonctionne pas du tout. J'imagine que le but était de ne pas faire des camps trop tranchés avec des gentilles sorcières contre des méchants puritains. Le problème est qu'aucune des sorcières n'est vraiment sympathiques, même quand on essaie de nous ressentir de l'empathie en évoquant leurs souffrances. Jamais la magie n'apparait comme quelque chose de positif, comme une pratique qui a des bons et des mauvais aspects selon la personne qui la pratique (mention spéciale à l'avortement associé à un pacte avec le démon). Du coup, le combat des Puritains semble parfaitement justifié, seules leurs méthodes sont mauvaises et ils commettent des dégâts car ils sont manipulés par les sorcières. Ils ne s'aveuglent pas en combattant la sorcellerie, mais en accusant les mauvaises personnes. On a parfois l'impression qu'on veut nous montrer des femmes se rebellant contre une société patriarcale, mais là encore le manque de sympathie pour les protagonistes fait que la série rate le coche: les sorcières sont vu comme des femmes aigries, capables de se faire les pires coups entre elles plutôt que de s'unir, mais on a l'espoir que l'une d'elle parvienne à la rédemption... grâce à ses sentiments pour le bel homme de la ville.

Le casting est inégal. Les actrices s'en tirent avec les honneurs mais souffrent souvent de personnages antipathiques (Janet Montgomery est loin d'être mauvaise mais en femme haineuse elle devient vite pénible, presque autant que Katie McGrath dans les dernières saisons de Merlin). Tamzin Merchant hérite du personnage le plus normal du lot, qui s'indigne des pratiques des puritains sans cautionner les actes des sorcières, mais même elle aura en fait aussi le diable au corps. Elise Eberle dégage vraiment quelque chose mais son personnage est trop instable pour être convaincant, c'est sans doute Ashley Madekwe qui tire son épingle du jeu. Du côté de leurs collègues masculins, c'est moins heureux. Iddo Goldberg joue relativement bien l'idiot du village, Stephen Lang arrive en cours de saison pour apporter un peu de tension et Seth Gabel aurait pu monter en puissance mais son personnage plutôt complexe est vite réduit à une loque pleurnicharde. Quant à Xander Berkeley, il a l'air de s'ennuyer poliment. Et il y a Shane West en John Alden. Je crois que depuis Joseph Fiennes en Merlin dans Camelot, je n'avais jamais vu dans une série une performance aussi hallucinée et hallucinante. Aussi bovin que cabotin, West doit représenter l'homme sensé et viril au sein de ce cloaque. Évoquant physiquement Klaus de Hero Corp il est tout en sourcils froncés et regards en biais, la voix caverneuse donnant l'impression que même ses "bonjour" sont lourds d'un sens caché. Un jeu d'acteur aussi involontairement hilarant mérite à lui seul le détour même s'il n'est peut-être pas nécessaire de se l'infliger pendant 13 épisodes.

Dernier gros problème de la saison, il n'y a aucune montée en puissance de la paranoïa ambiante: dès le premier épisode des accusations sont lancées et des exécutions ont lieu, et cela s'étalera tranquillement le reste de la saison. Les habitants de Salem donnent l'impression de vaquer tranquillement à leurs occupations entre deux procès, comme si de rien n'était. Même l'approche du grand rite, l'arrivée de Lang en chasseur de sorcières plus compétent ne font pas monter la mayonnaise. Si le final se révèle assez satisfaisant avec des pointes de gore et quelques meurtres qui dégagent le passage pour la saison suivante, il ne rattrape pas le reste et cette première saison de Salem est globalement un bon gros ratage.
potion préparée par Zakath Nath, le Mardi 15 Juillet 2014, 11:51bouillonnant dans le chaudron "Séries tv".