Dans les derniers jours de son règne, Mary Tudor envoie douze enfants aux capacités extraordinaires vivre dans un village reculé. Plusieurs siècles plus tard, la petite ville de Rotherweird vit toujours à l'écart du reste de l'Angleterre, préservant son indépendance à condition qu'elle n'explore jamais son passé. Jonah Oblong, engagé pour enseigner l'Histoire moderne dans l'école locale suite à la disparition de son prédécesseur, va pourtant devoir s'y plonger.

Premier tome d'une trilogie, Rotherweird nous fait découvrir une petite ville bien étrange. Peut-être pas autant que d'autres patelins paumés sortis de l'esprit tordu d'auteurs britanniques comme Royston Vasey, mais suffisamment particulière et angoissante pour attirer l'attention.

On fait ainsi la connaissance de tout un tas de personnages hauts-en-couleur en compagnie d'Oblong, qui n'est pas le seul nouveau venu puisqu'un homme très riche et très louche, Veronal Slickstone vient d'acquérir le manoir du coin et abrite des projets peu philanthropiques. Jonah Oblong est le type de héros gentil et loin d'être idiot mais fondamentalement godiche et il finit par s'effacer au profit d'une poignée d'habitants du village plus actifs comme Vixen Valourhand tandis qu'on découvre petit à petit qui est vraiment Slickstone.

On peut se demander quel est l'utilité de certains personnages comme Rodney et la fin est expéditive tout en ouvrant sur de nouvelles perspectives, mais si Rotherweird manque encore un peu de folie, on baigne dans une étrangeté suffisamment inquiétante pour être accroché et en vouloir plus.