Où suis-je?

Bienvenue sur ce blog consacré à un peu tout et n'importe quoi, mais où il sera principalement question de: Harry Potter et la fantasy en général, de romans d'aventures maritimes, de littérature, de séries télés (majoritairement des productions britanniques, mais pas que) et de cinéma!


mon compte twitter mon tumblr mon compte bétaséries



Les aventuriers de l'article perdu

Archive : tous les articles

Principaux grimoires

Inventaire des ingrédients

Ce qui mijote encore

Potion précédente-Potion suivante
Quarante Tueurs
Griff Bonnel, shérif itinérant, est envoyé avec ses deux frères dans une petite ville d'Arizona appréhender un criminel. Là-bas, il découvre une localité sous la coupe de la puissante propriétaire d'un ranch voisin, Jessica Drummond, qui règne sur le comté grâce à une petite armée de quarante hommes.

Un shérif et ses frangins, inspirés des Earp (on mentionne même qu'ils ont exercé à Dodge City), mettant en prison le petit frère bon à rien et mauvais à tout d'un puissant propriétaire terrien... En se basant sur ces simples éléments, on pourrait penser que Quarante Tueurs est un mélange de Règlement de comptes à OK Corral et de Rio Bravo et qu'il n'y a a priori rien de bien neuf là-dedans. Néanmoins, sur le simple plan du scénario, ce film fait partie des westerns qui mettent un personnage féminin en avant dans une fonction moins courante que d'habitude: point d'entraineuse de saloon ou de gentille institutrice, de femmes ou de fiancées convenables d'officiers de cavalerie ou de pionnières dures à la tâche: Barbara Stanwyck, comme Jeanne Crain un peu avant elle dans L'Homme qui n'a pas d'étoile, incarne une propriétaire terrienne qui peut se permettre de faire la loi dans la région, ou peu s'en faut. Sans parler de Eve Brent dans un rôle plus secondaire mais qui ne passe pas non plus inaperçu de fille d'armurier qui l'assiste à la boutique et se balade la plupart du temps en salopette.

Rien d'inédit mais cela suffit déjà à attirer l'attention. Ce qui distingue toutefois Quarante Tueurs, c'est la mise en scène de Samuel Fuller. Le film démarre sur les chapeaux de roues alors que les Bonnel sont dépassés avant même le générique par Jessica, toute en noir sur son cheval blanc, menant sa petite troupe. On a de la vue subjectif pour illustrer la myopie d'un personnage. La première confrontation entre Brockie et Griff impose ce dernier comme un professionnel au sang froid à tout épreuve, avec des gros plans sur ses yeux qui rappellent évidemment Sergio Leone, mais le précèdent de quelques années. Difficile de ne pas y voir une influence. L'autre grand moment est une scène de tornade impressionnante.

Entre la relation compliquée que Jessica et Griff entretiennent et la réflexion sur la violence à travers le plus jeune frère du protagoniste qui veut l'assister alors que son aîné pense surtout à le protéger, moralement et physiquement, des dangers de sa profession, le programme est chargé et passionnant. Un poil trop chargé peut-être car le film ne dure qu'1h20 et ne connait pas le moindre temps mort mais demande que l'on intègre pas mal d'informations en peu de temps et que l'on identifie rapidement un certain nombre de personnages-clé.

C'est un des rares défauts du film, auquel on peut ajouter que si Barbara Stanwyck fait forte impression, on ne peut pas en dire autant de ses homologues masculins, qui ne sont pas mauvais pour autant. Les acteurs m'étaient peu connus et je dois dire que dans les premières scènes, j'avais un peu de mal à différencier Griff de Wes ce qui ne me facilitait pas trop la tâche. De plus, la fin peut paraître un peu sage en comparaison d'une ouverture mémorable.

Quarante tueurs n'en demeure pas moins un des fleurons du genre et qui semble injustement méconnu en regard de l'inventivité dont fait preuve Fuller et d'un personnage de meneuse d'homme qui n'a rien à envier à celles de Johnny Guitare.
potion préparée par Zakath Nath, le Dimanche 4 Octobre 2020, 18:39bouillonnant dans le chaudron "Films".