En 2044, la Terre est ravagée par les guerres et le manque de ressources, et la population se réfugie de plus en plus dans l'OASIS, gigantesque monde virtuel. Lorsque le créateur de celui-ci décède, il laisse un message disant qu'il a caché dans l'OASIS un œuf de Pâques donnant accès à sa considérable fortune et lance une gigantesque chasse au trésor. Pour Wade, c'est l'occasion d'échapper à sa vie misérable, et son existence va changer quand il sera le premier à dépasser le premier niveau du jeu.

Roman à succès, ce bouquin d'Ernest Cline a les honneurs d'une prochaine adaptation signée Steven Spielberg, excusez du peu. Il faudra tout de même espérer que ce dernier arrive à transcender le matériau de base par la virtuosité de sa mise en scène car Player One n'est pas exceptionnel, loin de là.

On peut néanmoins comprendre l'engouement qu'il suscite. Comme l'auteur, le fondateur d'OASIS a grandi dans les années 80 et est un geek au savoir encyclopédique de la période, en tout cas en matière de culture populaire et vidéoludique. L'univers qu'il a créé et les épreuves de sa chasse au trésor tournent donc quasi-exclusivement autour d'une connaissance pointue dans ce domaine et une dextérité aux manettes, que possède le héros, archétype du geek.

Si l'on aime donc les récits truffés de référence, les débats de geeks sur les Ewoks, on y trouvera son compte, mais finalement, l'imaginaire est pauvre puisque le principe de base est de recycler des figures et scènes existantes. De plus, si jouer à des jeux vidéos ou s'imaginer dans la peau des personnages de ses films favoris est amusant quand on mène l'action, lire des descriptions de parties ou voir le personnage principal réciter des répliques est beaucoup moins exaltant. De ce fait à part une poignée d'énigmes, la quête de Wade se révèle fort peu ludique pour le lecteur, ce qui est un comble, vu le thème. Il ne pourra même pas s'amuser à débusquer les références puisqu'elles ne sont pas cachées et évoquées de façon allusive mais tout le temps expliquées, parfois plusieurs fois.

Néanmoins, le roman se lit plutôt facilement malgré son épaisseur et un style qui n'a rien d'exceptionnel, et si l'on aime voir citer des œuvres qui titillent la fibre nostalgique, ça peut fonctionner, mais ça ne va pas vraiment au-delà.