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Bienvenue sur ce blog consacré à un peu tout et n'importe quoi, mais où il sera principalement question de: Harry Potter et la fantasy en général, de romans d'aventures maritimes, de littérature, de séries télés (majoritairement des productions britanniques, mais pas que) et de cinéma!


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Blade Runner 2049
En 2049, de nouveaux modèles de Réplicants créés par Neander Wallace sont intégrés à la société. L'un d'eux, K. est un Blade Runner chargé d'éliminer les Nexus 8, de la dernière génération des Réplicants de Tyrell. Alors qu'il vient de retirer l'un d'entre eux, K. fait une découverte qui suscite crainte et convoitise et va le mettre sur la piste de Rick Deckard, ancien Blade Runner disparu depuis des années.

Est-il nécessaire de présenter Blade Runner, film de Ridley Scott adapté de Philip K. Dick et qui a au fil des ans accédé à un statut culte? Probablement pas. Quoiqu'il en soit, il y avait de quoi s'inquiéter à l'idée d'une suite. Il faut dire que depuis quelques années, on affronte une vague de préquelles, suites tardives ou remakes qui peinent généralement à proposer quelque chose d'intéressant, et s'attaquer à une œuvre à ce point marquante était tout simplement suicidaire à première vue, quand bien même le réalisateur, Denis Villeneuve, s'est bâti en quelques films une bonne réputation.

Une première vague de critiques absolument dithyrambiques avait de quoi rassurer, tout en laissant place à une certaine méfiance tant cela paraissait trop beau pour être vrai, et l'habituelle seconde vague d'opinions plus mesurées, voire carrément négatives est arrivée pour contrebalancer. En ce qui me concerne, je ressors de ma séance mitigée. Je n'ai pas passé un mauvais moment (j'ai failli piquer du nez mais je ne pense pas que ce soit seulement imputable au film, un copieux repas le précédait), mais je n'ai pas eu l'impression de me retrouver devant un chef-d’œuvre, ou une œuvre qui fera date.

Parmi les bons points, il y a une volonté de ne pas simplement resservir à l'identique un univers déjà connu. On retrouve bien sûr ce Los Angeles sombre, pluvieux et éclairé de publicités gigantesques, mais on s'en échappe aussi pendant une bonne partie du film. En trente ans, le monde ne s'est pas arrangé et a dû faire face à une crise énergétique, mais de nouvelles technologies ont été incluses et s'intègrent plutôt bien, utilisant nos propres progrès depuis la sortie du film de Scott (drones, hologrammes) sans que cela paraisse incongru.

C'est du travail soigné et on sent bien la volonté de respecter une œuvre tout en la prolongeant. Le casting fait le taf mais à part peut-être Ana de Armas en Joi, personne ne sort vraiment du lot comme Rutger Hauer avait pu le faire et Jared Leto doit sortir des tirades plombées de métaphores lourdingues et convenues.

De plus, le comportement des personnages n'est pas toujours très cohérent: par exemple, alors que la supérieure de K. constate que ce dernier a changé et est "très loin de son référentiel", ce qui semble très grave, elle le croit sur parole quand il lui affirme avoir rempli sa mission parce qu'il appartient à un modèle qui n'est pas censé pouvoir mentir... Mais ne le soupçonne-t-elle pas juste avant de dysfonctionner?

La lenteur du film n'est pas fondamentalement dérangeante, et il faut saluer le fait de ne pas tomber dans la suite explosive, on est dans la lignée du premier avec un rythme qui prend son temps et de brusques pics de violences, mais par moment on a l'impression que le réalisateur force un peu le trait pour bien montrer que l'on n'est pas dans un blockbuster tenant sur les effets pyrotechniques.

En fin de compte le principal problème du film, c'est d'être la suite d'un long métrage qui a eu une influence esthétique considérable mais qui est aussi un classique, et beaucoup d’autres œuvres depuis trente ans ont marché sur ses traces ou exploré les mêmes thèmes, comme l'intelligence artificielle, l'humanité des machines, les tensions entre humains et androïdes et malgré quelques belles scènes, Blade Runner 2049 ne révolutionne en rien le genre. Un film qui sans apporter grand chose à la choucroute, reste néanmoins du travail bien fait, ce n'est déjà pas si mal. Quand il y a suffisamment d'audace pour faire suite à un film mythique, malheureusement ce n'est pas suffisant.
potion préparée par Zakath Nath, le Samedi 21 Octobre 2017, 16:03bouillonnant dans le chaudron "Films".