Où suis-je?

Bienvenue sur ce blog consacré à un peu tout et n'importe quoi, mais où il sera principalement question de: Harry Potter et la fantasy en général, de romans d'aventures maritimes, de littérature, de séries télés (majoritairement des productions britanniques, mais pas que) et de cinéma!


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Personne ne sort d'ici vivant
Stéphanie Booth, une jeune femme en situation précaire, loue une chambre à bon marché dans une vieille demeure de Birmingham. Dès la première nuit, elle entend des voix, des bruits de pas, puis des pleurs et des cris, de locataires qui restent totalement invisibles. Le véritable danger réside cependant ailleurs.

Il y a deux romans en un dans le quatrième livre d'Adam Nevill traduit en français. Deux parties distinctes aussi. Comme souvent, l'horreur surnaturelle n'est qu'une facette de ce qu'il y a de vraiment épouvantable mais ici, elle parait presque par moment superflue, pour ne pas dire rassurante. Il est fréquent, dans les histoires de maison hantée, qu'on en vienne à se demander pourquoi ses habitants, constatant des phénomènes effrayants, restent sur place. Les auteurs y ont généralement eux-même pensé et les explications entrent dans des cases de ce type: toutes les économies sont passées dans l'achat de la maison, on aura du mal à la revendre, donc on doit faire avec. On est coincé par la météo et braver les éléments est jugé plus dangereux que rester encore quelque temps. La maison elle-même exerce un pouvoir sur ses habitants, brisant leur volonté de s'éloigner. Les habitants déménagent, mais le mal s'est accroché à eux et les suit désormais où qu'ils aillent.

Rarement, néanmoins, je n'ai lu un roman de ce type où le personnage principal se trouve à ce point piégé par un tel manque de ressources et c'est ce qui rend l'intrigue particulièrement éprouvante: sans véritable famille en dehors d'une belle-mère chez qui elle ne peut retourner, un ex pas méchant mais qui a refait sa vie, quelques amies lointaines dans une autre ville, un boulot d'intérimaire qui ne débouche sur rien... Les premiers chapitres où Stéphanie découvre peu à peu qu'elle est coincée par un propriétaire malintentionné sont particulièrement angoissants par leur réalisme, parce que l'on sent que ce genre de choses peut arriver tous les jours et même si l'on peut trouver l'héroïne longue à la détente pour réaliser dans quel genre d'établissement elle a atterri, cela n'en atténue pas moins l'horreur et le sentiment d'impuissance à se retrouver de plus en plus démunie, isolée et menacée.

Le revers de la médaille c'est que si les premières manifestations surnaturelles sont amenées de manière efficace, ce volet-là est finalement plus convenu, donnant une explication fantastique à des actes qui n'en avaient pas besoin, même si la deuxième partie a au moins le mérite d'explorer les séquelles des épreuves subies par Stéphanie.

Personne ne sort d'ici vivant est bien plus abouti que le précédent roman de Nevill abordant le thème de la maison hantée, Appartement 16. On peut toutefois regretter que la première moitié soit nettement plus percutante et pertinente que la suivante.
potion préparée par Zakath Nath, le Mercredi 20 Mai 2020, 11:16bouillonnant dans le chaudron "Littérature".