Alors qu'elle accompagne son oncle en Australie, Dorothy Gale passe par-dessus bord par une nuit de tempête. En compagnie d'une poule jaune, elle se retrouve au pays d'Ev, voisin d'Oz, dont la famille royale a été réduite en esclavage par le roi des Nomes. Dorothy et Ozma vont joindre leurs forces pour la libérer.

Après le succès du Magicien d'Oz, L. Frank Baum était inondé de courriers réclamant un retour dans ce pays merveilleux. The Marvelous Land of Oz nous y replongeait, donnait des nouvelles de l'Épouvantail et de l'Homme de fer blanc tout en introduisant de nouveaux personnages, notamment Ozma (sans qu'on le sache avant la fin) mais il y avait une absente de taille: Dorothy, que les petits lecteurs voulaient voir vivre d'autres aventures loin du Kansas.

Il suffisait de demander et en dépit de son titre, ce troisième tome ne suit pas spécialement Ozma, qui sauve la première héroïne d'un emprisonnement mais ne fait plus grand chose d'utile par la suite, victime qu'elle est d'un enchantement. Dorothy est cette fois-ci transportée au pays d'Ev, avec à la place de Toto une poule qui se retrouve douée de parole (pourquoi Toto n'a jamais parlé, du coup? Peut-être n'avait-il rien à dire) et rencontre un "homme machine", Tiktok, qu'il faut régulièrement remonter. Ce ne sera pas le seul nouveau venu puisque Dorothy va affronter une princesse qui change de tête comme de chemise et est plus superficielle que méchante, un tigre qui a toujours faim et le terrible roi des Nomes, qui sous des dehors joviaux n'aime rien moins que garder ses invités comme trophées dans un débarras. Cela fait beaucoup si l'on y ajoute les héros que l'on connait déjà: le Lion peureux qui ne l'est évidemment pas, Ozma, l'Épouvantail et l'Homme en fer blanc. Tout ce beau monde se marche un peu sur les pieds et n''a pas l'occasion de briller, à commencer par Ozma donc malgré son rôle-titre. En fait c'est peut-être la poule Billina qui tire le mieux son épingle du jeu mais c'était peut-être moins vendeur d'annoncer qu'elle aurait la vedette.

En dépit de ne construire son monde qu'au fur et à mesure des demandes de ses jeunes lecteurs de voir réapparaitre les personnages qu'ils ont aimé, L. Frank Baum signe avec Ozma of Oz un roman charmant, tout aussi léger que les autres bien que le titre n'en reflète pas vraiment le contenu.