Où suis-je?

Bienvenue sur ce blog consacré à un peu tout et n'importe quoi, mais où il sera principalement question de: Harry Potter et la fantasy en général, de romans d'aventures maritimes, de littérature, de séries télés (majoritairement des productions britanniques, mais pas que) et de cinéma!


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Outlander, saison 1
Claire Randall et son mari Frank passent leurs vacances en Écosse afin de renouer des liens après des années de séparation due à la Seconde Guerre Mondiale. C'est également l'occasion pour Frank de faire des recherches sur son ancêtre Jonathan Randall, officier anglais dans la région peu avant la bataille de Culloden. Alors qu'elle s'aventure au milieu d'un cercle de mégalithes, Claire est précipitée à cette époque et fait la connaissance de Jamie Fraser, un Écossais rebelle.

Adaptation du premier roman de la saga de Diana Gabaldon, cette saison se révèle assez fidèle à l’œuvre de base, qu'elle couvre en pas moins de 16 épisodes. N'étant pas une grande fan du bouquin en question, certains reproches que je vais faire à la série découlent directement de ce qui m'a déplu dans le livre. Malheureusement, d'autres vont s'ajouter. Commençons par le positif parce que tout de même, il y en a. Un des points forts de la série, c'est son casting réussi, à commencer par Sam Heughan dans le rôle de Jamie Fraser. Le personnage est à la base un gros fantasme sur patte et il est difficile de trouver un acteur capable de lui donner corps alors que les goûts des membres du public varient (le problème insurmontable du casting d'Edward Cullen par exemple, quoiqu'on pense de Robert Pattinson par ailleurs). Il se révèle parfait, non seulement parce qu'il correspond à la description du livre et est beau comme un dieu mais parce qu'il sait jouer et n'hésite pas à donner de sa personne. Sa partenaire Caitriona Balfe s'en tire aussi bien malgré un personnage que je ne trouve décidément pas très sympathique. Moins surprenante est la bonne performance de Tobias Menzies dans son double rôle tandis qu'on croise avec plaisir des trognes connues comme Bill Paterson ou le temps d'un caméo Frazer Hines, le Jamie d'origine, celui de Doctor Who qui inspiré Gabaldon (je ne sais pas si je le remercie vraiment sur ce coup-là). Écosse oblige, on fait également le plein de paysages splendides et de cornemuses dirigées par Bear McCreary.

Pour le reste, comme je l'ai dit plus haut, on reste proche des livres, ce qui signifie que malgré une volonté de se pencher sur une intrigue historique et d'explorer le contexte des relations tendues entre l'Angleterre et l'Écosse et de ne pas donner une vision trop contes de fées du passé à travers quelques vignettes pittoresques (on aura donc droit à des passages où l'héroïne pisse dans un seau et où sa belle-sœur évacue le lait qu'elle n'a pu donner à son bébé) et des scènes dures (viols et tortures en pagaille) on en revient toujours au couple central constitué de Jamie et Claire et la brutalité cohabite bizarrement avec des aspects bien plus fleur-bleue et destinée à se faire pâmer les spectateurs. Le personnage de Black Jack Randall est tout aussi excessif que dans le livre (il y a un concours avec Ramsay Bolton en ce moment?) et si l'on admire le dévouement de son interprète, on en a vite fait le tour. Certains choix de scenario ajoutent quelques défauts. Avec plus de quinze épisodes, on échappe pas à une sensation de délayage, un épisode entier étant par exemple consacré à Claire cherchant Jamie et poussant des chansonnettes jazzy sur la place du marché pour attirer son attention quand cinq petites minutes aurait suffit pour nous informer du lieu où il se trouve. De plus, si beaucoup de détails étaient donné dans le livre sur la captivité de Jamie, on choisit de tout nous montrer. Pas d'ellipse ou de hors-champs ici. Je préfère ces derniers partis pris dans la représentation de scènes dures mais je ne vais pas leur jeter la pierre, c'est un choix qui peut déplaire mais je ne pense pas qu'il y ait une seule façon de représenter la torture ou le viol. Plus gênant, la remise en selle de Jamie après ces épreuves semblent beaucoup trop rapide en regard de ce qui a précédé.

Enfin, gros défaut, la voix-off. Je ne suis pas très cliente du procédé, en introduction ça me va, au-delà j'ai du mal même s'il y a des exceptions (L'assassinat de Jesse James par le lâche Robert Ford où l'on récite des passages entiers du livre en est une notable). Ici, Claire (et à une occasion Jamie) va nous décrire tout ce qu'elle ressent, pense ou fait alors que ce qu'on voit à l'écran est très clair. Facilité, manque de confiance envers les dialogues ou les acteurs, ou spectateur pris pour un benêt, j'ignore ce qui a motivé cette décision, mais c'est très lourd.

En terme d'adaptation et malgré certains choix dont j'ai parlé, Outlander n'est pas un mauvais boulot, loin de là, et les amateurs seront sans doute séduits de retrouver des moments phares du livre et de voir leurs personnages préférés prendre vie. Pour ceux qui ont eu du mal avec la prose de Gabaldon, pas sûre que la série soit plus agréable à suivre.
potion préparée par Zakath Nath, le Lundi 1 Juin 2015, 10:57bouillonnant dans le chaudron "Séries tv".