Une douzaine de personnes, en route pour la planète Thea à bord du vaisseau Origin, sont tirées prématurément de leur hyper-sommeil pour découvrir que le reste de l'équipage a disparu. Alors qu'ils cherchent à rejoindre leur destination, les passagers comprennent vite qu'une menace rode à bord.

Paul W.S. Anderson à la production et à la réalisation des deux premiers épisodes n'était probablement pas un indice rassurant quant à la qualité de cette nouvelle série diffusée sur Youtube Premium. Pourtant, Event Horizon était une série B sympathique et probablement son film le plus recommandable. De plus, j'ai une attirance pour l'horreur spatiale, peut-être parce qu'un vaisseau perdu dans le cosmos est le huis-clos ultime.

Cette première saison d'Origin utilise des éléments qui n'ont rien de neufs, et que l'on peut retrouver dans des œuvres marquantes: un peu d'Alien avec un groupe réduit dans un vaisseau spatial qui compte également un intrus, d'autant que l'entreprise qui a lancé le voyage, SIREN, n'est peut-être pas totalement désintéressée. Un peu de The Thing pour la contamination et la paranoïa que cela entraine... De plus, la structure où chaque épisode explore un personnage au moyen de flash-back ralentit le déroulement de l'histoire et commence à être une solution de facilité pour poser les protagonistes, d'autant que leurs traumatismes sont également rebattus. Enfin, on n'échappe pas à l'avancée de l'intrigue à cause du comportement déraisonnable de certains personnages, pas toujours excusable compte-tenu de leur situation qui inclinerait à la prudence.

Malgré tout, la sauce prend. On a droit à quelques passagers à première vue amenés pour être des boulets (Logan, joué par Tom Felton, qui passe les premiers épisodes à se plaindre et être désagréable sans jamais proposer de solution, contrairement à ses compagnons de galère qu'il critique) mais ont plus de ressources que prévu, Shun (Sen Mitsuji) est suffisamment charismatique pour aider le spectateur à entrer dans l'histoire en étant le premier personnage mis en avant, et le reste de la distribution est très correcte (même si Nora Arnezeder m'a paru la plus limitée en terme de jeu).

Le suspens quant à l'identité des passagers contaminés est bien géré, avec une révélation qui n'est pas trop évidente, et alors que la durée du voyage et le nombre réduit de personnages laissent supposer qu'il sera difficile de tenir sur la longueur, les dernières minutes relancent bien l'intrigue pour une deuxième saison. Enfin, même si les moyens ne sont probablement extraordinaires, on fait bon usage des décors restreints et cela ne fait pas cheap.

Origin a donc tendance à bouffer à quelques râteliers qui ont été mieux accommodés avant, n'évite pas toujours les chausse-trappes comme les actions idiotes (on est tout de même loin de The Rain en la matière, mais les personnages d'Origin devraient aussi être plus avisés) mais se tient bien et il s'agit finalement d'un bon petit divertissement.