Où suis-je?

Bienvenue sur ce blog consacré à un peu tout et n'importe quoi, mais où il sera principalement question de: Harry Potter et la fantasy en général, de romans d'aventures maritimes, de littérature, de séries télés (majoritairement des productions britanniques, mais pas que) et de cinéma!


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O'Brother
Dans le Mississippi durant la Grande Dépression, Ulysses Everett McGill et ses compagnons de chaîne, Pete et Delmar, s'évadent du bagne. Leur but est de retrouver le butin d'un braquage commis par Everett qu'il a enterré dans une vallée sur le point d'être inondée. Leur périple sera semé de rencontres étonnantes et d'embuches.

J'avais vu O'Brother au cinéma, alors que j'étais en Terminale, au cours d'une sortie scolaire menée par ma prof d'anglais. C'était le premier film des frères Coen que je voyais, il m'avait beaucoup plu mais je n'avais pas enchaîné sur le reste de la filmographie des frangins et encore aujourd'hui, ce que j'en ai vu est assez maigre: Fargo il y a longtemps (beaucoup aimé), The Ladykillers également au cinoche (une épreuve) et c'est à peu près tout si l'on excepte le début de Barton Fink (je n'ai pas lâché parce que cela me déplaisait, mais j'étais chez quelqu'un, je devais partir, partie remise à...). J'ai programmé de voir Miller's Crossingà l'occasion du prochain Noirvember Challenge et cela m'a donc rappelé que j'avais beaucoup à rattraper sur le front des Coen. Donc, logiquement, je me suis jetée sur le film que j'avais déjà vu.

Bon, c'était il y a vingt ans, mon appréciation aurait pu changer mais pas du tout. O'Brother nous conte donc l'épopée de trois évadés dans le sud des États-Unis rongé par la Crise de 1929, en s'inspirant librement de L'Odyssée. On y suit un héros beau parleur aux milles tours (mais qui ont tendance à mal tourner car cet Ulysse est bien moins malin qu'il ne le croit) qui affrontera des Sirènes, un Cyclope, et le prétendant de sa femme Pénélope. Le tout évidemment fortement remixé. Le film baigne dans une atmosphère étrange, dépeignant une réalité sociale dure (les fermiers ruinés par la crise, une campagne électorale où chaque camp fait assaut de démagogie et d'hypocrisie, le racisme...) et y mêlant une bonne dose de légende tout en restant toujours à la lisière du fantastique: le personnage du guitariste Tommy Johnson inspiré de Robert Johnson, dont on raconte qu'il a offert son âme au Diable en échange de son talent de musicien, le shérif qui pourrait justement être ce Diable, un prophète aveugle... Les frères Coen mêlent en fait deux mythologies, la mythologie grecque évidemment mais aussi celle des États-Unis avec ses figures plus grandes que nature comme George "Baby-Face" Nelson, véritable braqueur complice de Dillinger qui a droit à une scène fracassante. La sauce prend et même si on a parfois l'impression d'assister à une suite de scénettes dûe à l'aspect très épisodique des épreuves qui s'enchaînent, le film ne manque pas de liant, au contraire, tous les petits éléments se mettent gentiment en place pour le final.

O'Brother marque également la première collaboration entre les Coen et George Clooney. Ce dernier, qui ne s'était pas encore complètement défait de son image de chirurgien bellâtre d'Urgence, donne l'impression d'énormément s'amuser: look à la Clark Gable et obsession pour la gomina, il alterne entre satisfaction de soi et incrédulité devant les bizarreries du monde qui l'entoure (mention spéciale à ses expressions quand Delmar croit Pete transformé en crapaud). Il est accompagné d'une impressionnante galerie d'acteurs, certains fidèles des frères, d'autres nouveaux venus dans leur univers: John Turturro évidemment en comparse grincheux et Tim Blake Nelson en imbécile heureux, Holly Hunter en Pénélope plus capricieuse et moins fidèle que l'originale ou encore John Goodman et les moindres seconds couteaux ont des trognes et le type de surjeu qui ne déparerait pas chez des seconds couteaux des années 30, ce qui fonctionne à fond.

On ne peut pas non plus ignorer l'importance de la musique car si le film n'est pas à proprement parler une comédie musicale, la bande-son y occupe une place de choix. On y retrouve de vieux standards comme You are My Sunshine et le tube A Man in Constant Sorrow qui donnent un côté pêchu au film mais également des chansons qui font verser le métrage dans une ambiance plus étrange comme la mélopée des Sirènes ou le O Death entonné par le chef du Klan lors d'une cérémonie décalée. C'est d'ailleurs par la musique que nos amis "Culs Trempés" vont se sortir en partie de la panade, loin d'être un élément de décor pour nous plonger dans ce vieux Sud pittoresque, elle participe à l'intrigue (dans sa résolution mais aussi tout au long la campagne électorale qui oppose Papy O'Daniel à Homer Stokes).

Je ne peux pas vraiment juger comment O'Brother se place dans la filmographie de Joel et Ethan Coen à ce stade, il me semble qu'il est jugé assez mineur au regard d’œuvres moins légères et plus ambitieuses. Néanmoins, avec sa bande originale entrainante et ses acteurs qui s'en donnent à cœur joie dans le rôle de personnages hauts en couleur, le film met toujours de bonne humeur deux décennies après sa sortie (mais ça ne me rajeunit pas de me faire cette réflexion).
potion préparée par Zakath Nath, le Samedi 23 Octobre 2021, 14:48bouillonnant dans le chaudron "Films".


Ingrédients :

  Yoda Bor
23-10-21
à 21:46

Je crois que c'est le film des Coen que j'ai vu et c'était comme toi à sa sortie. J'en garde un excellent souvenir mais je ne l'ai jamais revu .

  Zakath-Nath
Zakath-Nath
23-10-21
à 22:18

Re:

Il vieillit bien en tout cas (il y a juste quand l'eau inonde la vallée à la fin un bref plan un peu moche mais c'est tellement rapide que ça passe quand même).