Où suis-je?

Bienvenue sur ce blog consacré à un peu tout et n'importe quoi, mais où il sera principalement question de: Harry Potter et la fantasy en général, de romans d'aventures maritimes, de littérature, de séries télés (majoritairement des productions britanniques, mais pas que) et de cinéma!


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Number 10: Bloodline
Number 10 est une mini-série britannique datant de 1983, dont chacun des sept épisodes d'une heure mettait en avant un événement de la vie d'un célèbre occupant du 10 Downing Street. Le dernier épisode, Bloodline, met à l'honneur Pitt le Jeune, joué par Jeremy Brett, l'inoubliable Sherlock Holmes de la série Granada (ce qui lui fait donc au moins deux rôles en commun avec Benedict Cumberbatch).

Alors de quel épisode de la vie de William Pitt va-t-on parler? Eh bien on commence par une première partie en 1773 montrant William Pitt le Jeune, un enfant très précoce mais à la santé délicate, dressé par son père William Pitt l'Ancien à marcher sur ses traces. Parce que le vieux Pitt est Premier Ministre (enfin, plus à ce moment-là, en fait). Mais il ondule un peu de la toiture, aussi. Pour en rajouter une couche, la mère du petit Pitt lui explique que du côté de la famille de son père, il y a certes du génie mais ça s'accompagne d'une certaine bizarrerie, pour dire les choses gentiment. Bref, visiblement, les Pitt c'était un peu les Targaryen mais sans les dragons et l'inceste. Ça expliquerait les cheveux, comme on va le voir.

On entre dans le vif du sujet avec un saut dans le temps. Nous sommes en 1797, Pitt a désormais 38 ans (mais en parait facilement vingt de plus) et il est Premier Ministre depuis environ 14 ans (donc il est devenu Premier Ministre à vingt-quatre ans, le record risque de tenir encore un bout de temps). L'histoire va traiter de l'unique épisode sentimental connu de la vie de Pitt, la cour qu'il aurait faite à Eleanor Eden, la fille d'un de ses collègues. Comme tout ce qui touche à la vie sentimentale et sexuelle de Pitt (ou l'absence d'icelle) on nage dans un certain flou artistique. Pitt a mis fin à cette relation avant même qu'il arrive quoi que ce soit de concret, arguant dans une lettre au père d'Eleanor de "difficultés insurmontables". Il y a pas mal d'hypothèses concernant ses difficultés, la plus probable étant les dettes énormes de Pitt, ajoutées au fait qu'il était marié à son travail. On a supposé qu'il ne supportait pas celle qui aurait été sa future belle-mère et qui avait tout l'air d'une Mrs Bennet incapable de garder quoi que ce soit pour elle, ce qui aurait pu être gênant pour un gendre qui a bien des secrets d'état à garder. Ou encore on a évoqué l'idée que c'était un homosexuel refoulé. Un mélange d'un peu tout cela n'est pas non plus à exclure.

Bloodline avance l'hypothèse plus audacieuse et invérifiable que ce qui a retenu Pitt, c'est la peur de devenir fou comme son père, et qu'il aurait promis à celui-ci de ne pas se marier et avoir d'enfants pour ne pas perpétuer la malédiction. On notera que le grand frère John, qui tient de sa mère, n'a pas visiblement eu à s’embarrasser de tout cela, mais il est mort sans enfants (pas un mot sur leur sœur, qui a eu entre autre une fille Hester, assez spéciale).

Jeremy Brett campe un très bon Pitt. On s'est de toute évidence basé sur le portrait d'Hoppner pour le look (bien postérieur à l'action) et Brett a la tête et la silhouette de l'emploi, même si je suis un peu dubitative quant à la qualité de sa chevelure postiche.

L'austère Mr Pitt est donc présenté à la jeune Miss Eden et tombe tout de suite sous le charme de la charmante enfant qui arrive à le dérider, ce qui n'est pas un mince exploit.

Un des grands points forts de l'interprétation de Brett est d'ailleurs de passer avec une grande fluidité du politicien froid et prématurément vieilli à l'amoureux transi puis au type qui se fissure de toute part.

L'épisode est malheureusement très court étant donné ce qu'il a à traiter et je regrette un peu que l'aspect politique reste finalement très en retrait même si l'on a droit à une bonne scène avec Fox qui vient jouer les trouble-fêtes.

Du coup, on a l'impression d'aller un peu vite en besogne en ce qui concerne la relation Pitt/Eleanor, qui semblent très vite outrageusement familiers l'un envers l'autre.

Honnêtement, je me serais passée de la scène de roulé-boulé dans le foin...

La façon de filmer a aussi pas mal vieilli, par rapport à ce à quoi on a droit depuis quelques années en matière de téléfilm. C'est très statique, les couleurs sont passées, niveau maquillage ce n'est pas toujours heureux etc. mais l'interprétation et l'écriture permettent heureusement de maintenir un intérêt constant. Jeremy Brett est très bien entouré d'acteurs que je ne connaissais pas, et j'ai particulièrement apprécié celui qui joue son frère, le second comte de Chatham, qui apparait pourtant peu.

On se débrouille même pour caser de petits détails sympa comme une version d'un dessin du caricaturiste James Gillray:

Bloodline peut ne pas être historiquement fondé, n'empêche qu'il dresse un portrait poignant de Pitt et qu'il est difficile de ne pas compatir face à ses tourments, qu'il noie allègrement dans le porto (en fait il buvait du porto depuis l'âge de 14 ans, parce qu'on le lui avait prescrit comme remède contre la goutte. Ah, la bonne vieille médecine de jadis!). Car comme on s'en doute, Pitt va décider de respecter la parole donnée à son père et de ne pas épouser Eleanor. Et comme il se doute que s'il lui expose ses motivations, elle va les balayer d'un revers de main en disant que ça lui est égal, qu'elle l'aime et qu'elle est prête à courir le risque de voir son mari et leurs futurs enfants tourner la carte, ben il lui raconte qu'en fait il ne l'aime pas tant que ça, et puis elle est trop jeune, et patin-couffin. Bref, c'est tragique.

Là, il a un petit côté Charles Dance, je trouve. Il nous fait Westeros à lui tout seul.

Et c'est donc la fin de l'interlude amoureux, retour au boulot et au porto.
potion préparée par Zakath Nath, le Dimanche 17 Juillet 2011, 17:03bouillonnant dans le chaudron "Séries tv".