Le lieutenant Dinah Kowalska et le capitaine Joy Freers travaillent dans un commissariat de Manchester sous les ordres de l'impressionnante Vivienne Deering. Les meurtres successifs de plusieurs jeunes femmes atteintes de trisomie 21 les mettent sur la piste d'un tueur en série.

Encore une série policière à l'horizon, encore une enquête qui va courir toute la saison... Oui mais cette création de Paul Abbot, à qui l'on doit déjà State of Play ou Shameless vaut largement de ne pas se perdre au milieu d'un genre prolifique. Le ton est pour beaucoup dans la réussite de la série. C'est parfois trash, parfois absurde mais on ne tombe jamais vraiment dans la comédie policière et les questions abordées sont des plus sérieuses. À l'intrigue principale viennent se greffer des enquêtes épisodiques portant sur divers sujets: trafic de drogues, d'organes, assassinats et l'on ne perd jamais de vue la gravité des situations et leur impact sur les personnages.

Les protagonistes sont des plus réussis. Les femmes ont la vedette avec un trio composé comme d'habitude de personnalités très différentes. Joy est un peu en retrait ce qui est logique puisque son caractère est plus effacé, mais elle a droit à ses moments de gloire et l'on perçoit que si elle est peu sûre d'elle, elle est observatrice et sait tenir un raisonnement. Joanna Scanlan fait des merveille dans le rôle de Viv, terrifiante mais toujours humaine. Elaine Cassidy a peut-être un personnage d'enquêtrice forte tête un peu plus classique mais l'incarne également à la perfection. Les seconds rôles sont tout aussi bons et tout le monde a ses qualités et ses failles. Abbot ne commet pas l'erreur, en mettant au centre de l'intrigue des personnages féminins, de faire des hommes des incompétents complets pour mieux faire ressortir les mérites de ses héroïnes. Tout le monde peut se tromper et avoir l'occasion de se rattraper.

Si la conclusion est bien amenée, elle m'a néanmoins fait tiquer pour des raisons externes à la série elle-même. Si vous ne voulez pas être spoilés, n'allez pas au-delà de la photo, contentez-vous de savoir que No Offence c'est très bien.

Il s'agit de la troisième série policière britannique en l'espace de trois ans où le coupable est le compagnon de la flic. À chaque fois, le traitement est différent donc ce n'est pas gênant en soi, après tout, il n'y a pas un nombre indéfini de trames et c'est plus la façon de présenter les événements que l'originalité d'un rebondissement qui fait qu'une histoire fonctionne, mais on court le risque d'avoir un nouveau cliché qui nous pend au nez. Alors que jusque-là la série faisait un sans faute, j'avoue que quand j'ai vu qui allait être le coupable, j'ai lâché un "non, on ne va pas nous faire encore le coup?". cela ne suffit heureusement pas à gâcher le plaisir, car la tension ne retombe pas pour autant après la révélation, mais je n'aurais pas dit non à un autre dénouement.