Où suis-je?

Bienvenue sur ce blog consacré à un peu tout et n'importe quoi, mais où il sera principalement question de: Harry Potter et la fantasy en général, de romans d'aventures maritimes, de littérature, de séries télés (majoritairement des productions britanniques, mais pas que) et de cinéma!


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Next of Kin, saison 1
Mona Harcourt, médecin londonienne d'origine pakistanaise, mène une vie tranquille avec son mari Guy et son fils Sam. Son quotidien est bouleversé quand son frère est enlevé et abattu au Pakistan alors qu'il s'apprêtait à regagner l'Angleterre.

Si j'ai commencé cette série pour des raisons purement intellectuelles (la présence de Jack Davenport et Enzo Cilenti au générique), elle promettait d'être dans la lignée des productions bien fichues comme en diffusent les chaînes britanniques régulièrement. On part cependant du mauvais pied, qui se prend dans le tapis dès le premier quart d'heure. On a beaucoup glosé l'été dernier sur les soucis de gestion de la relation temps/distances dans la saison 7 de Game of Thornes, mais c'est un ecueil difficile à négocier dans ce type de fictions, fantasy ou historique, où des personnages éparpillés sur toute l'étendue d'un continent, voire deux, accomplissent de longs trajets avec des moyens de transports rudimentaires. On le retrouvait déjà en saison 1, ou dans Le Seigneur des Anneaux sans que cela fasse lever un sourcil à l'époque. Mais là, les coutures étaient trop apparentes pour ne pas sauter aux yeux.

Eh bien d'entrée de jeu, Next of Kin explose le niveau, et sans que l'on puisse excuser les scénaristes de ne pas avoir sur calculer la vitesse d'un dragon en vol et de ne pas faire attention à l'échelle de leur carte de Westeros. Voilà la paille: alors que l'héroïne et sa famille à Londres commencent une petite fête en vue d'accueillir le frangin pour son retour du Pakistan, celui-ci n'a toujours pas quitté Lahore (et Mona le sait pour l'avoir eu au téléphone). Quand un flic frappe à la porte pour les prévenir que le pauvre homme ne reviendra pas, c'est le frérot que les protagonistes s'attendaient à voir débarquer. Or comment peut-on croire qu'ils aient commencé leur réunion en sachant que l'invité d'honneur était sur un autre continent, qu'il faut bien dix heures de vol pour faire la liaison, sans parler des joyeusetés propres aux aéroports comme l'enregistrement et la récupération des bagages? Comment à aucun moment lors des diverses lectures du scénario cette absurdité n'a-t'elle pas été relevée? Et si c'est le cas, comment a-t-on pu se dire que cela allait passer crème? À moins que l'erreur vienne du montage, où l'on aurait décidé de mettre en parallèle l'enlèvement de Kareem et la fête pour plus de tension dramatique, sans réaliser le problème. Et tout cela saute aux yeux à un moment crucial, celui de la présentation des personnages principaux, celui où l'on devrait commencer à se dire que cela vaut la peine de s'investir dans leur histoire. Résultat des courses, le premier épisode se passe à ressasser ce premier quart d'heure raté et à se méfier de ce que réserve la suite, à ce train-là.

Qu'on se rassure, la suite n'est pas du même tonneau, mais ne suffit pas à faire oublier la mauvaise impression de départ. La série sait ménager des instants de tension, notamment dans les deux derniers épisodes, et si elle va toujours à l'hypothèse la plus simple, au moins ne se perd-elle pas dans des twists alambiqués qu'il n'est pas sûr que les scénaristes soient de taille à gérer.

L'autre gros soucis de la série, c'est qu'au-delà du thriller, il s'agit avant tout d'un drame montrant une famille aux prises avec la mort d'un de ses membres dans des circonstances violentes et à la possibilité de plus en plus manifeste de la radicalisation d'un autre. Malheureusement, la moitié du temps les personnages ont l'air bien trop détendu compte tenu de la situation. Je veux bien croire que dans des circonstances tragiques on arrive à se ménager des moments où l'on décompresse, où l'on trouve des sujets d'amusement qui font temporairement oublier ce que l'on traverse, que l'on cherche à respecter une routine... mais cela ne semble pas être ce que l'on veut faire ressortir. Plus qu'un manque de talent de la part des interprètes qui ont pour certains eu l'occasion de me convaincre dans d'autres rôles, j'ai l'impression qu'il y avait un gros manque de direction d'acteurs, et qu'ils étaient perdus, ne sachant pas trop où se situer sur l'échelle de l'anxiété d'une scène à l'autre.

Les six épisodes abordaient des thèmes intéressants mais le font bien trop maladroitement pour emporter l'adhésion et on sent l'occasion manquée. La conclusion a la bonne idée de ne pas offrir un dernier rebondissement et arrive même à être un peu poignante, mais c'est trop peu et trop tard.
potion préparée par Zakath Nath, le Mercredi 7 Février 2018, 16:33bouillonnant dans le chaudron "Séries tv".