Où suis-je?

Bienvenue sur ce blog consacré à un peu tout et n'importe quoi, mais où il sera principalement question de: Harry Potter et la fantasy en général, de romans d'aventures maritimes, de littérature, de séries télés (majoritairement des productions britanniques, mais pas que) et de cinéma!


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Mr Wilder et moi
Au cours d'un voyage aux États-Unis dans les années 70, Calista, jeune touriste grecque, fait par hasard la connaissance du légendaire réalisateur Billy Wilder. Ce dernier va par la suite la recruter comme traductrice lorsqu'il vient tourner Fedora dans son pays. Une expérience qui va transformer la vie de Calista.

Entre deux romans croquant l'Angleterre contemporaine, Jonathan Coe a également écrit Mr Wilder et moi qui permet de mettre en relief un autre aspect de son œuvre: cinéphile, il est aussi l'auteur de biographies de James Stewart et Humphrey Bogart. Mr Wilder et moi est en partie un roman de formation car Calista va connaître un éveil au contact de Wilder et de son scénariste et ami Iz Diamond: son intérêt pour le cinéma, jusqu'ici loisir occasionnel, va croitre tandis que ses goûts personnels vont se former, elle va connaître une première expérience amoureuse en compagnie du fils d'une costumière et son goût pour la composition musicale va se transformer en véritable carrière.

Néanmoins, c'est surtout le portrait de Billy Wilder qui intéresse ici. L'essentiel de l'intrigue se situe dans les années 70. Le réalisateur n'a plus connu de succès depuis quelques années et tout en reconnaissant le talent des "jeunes barbus" comme il appelle Spielberg, Scorsese ou Coppola, se sent dépassé par l'évolution des goûts du public et le succès de certains films. À l'heure où un Martin Scorsese bientôt octogénaire provoque régulièrement des broncas sur Twitter pour son regard critique sur les Marvel ou plus généralement le système actuel, cela ne manque pas d'ironie. Le passage où Wilder parle de La Liste de Schindler dans les dernières pages, montre cependant qu'il ne s'agit pas ici de simplement dire que c'était mieux avant, les réflexions que l'on peut se faire sont loin d'être figées. Le tournage de Fedora est l'occasion pour Calista de voir le réalisateur tenter justement de parler de ce vieillissement dans un milieu en transformation et pas tendre avec ses vieilles gloires tout en continuant de brosser un portrait du réalisateur, notamment au travers d'un flashbacks sous forme de scénario dépeignant l'époque où il a dû fuir l'Allemagne nazie, ce qu'une partie de sa famille n'a pu faire.

Les atermoiement familiaux contemporains de Calista sont moins intéressants que le fait qu'elle-même en arrive à un point de sa carrière où elle est moins demandée lorsqu'elle se replonge dans ses souvenirs. C'est le seul petit bémol de ce court roman, hommage à un réalisateur de légende et réflexion sur le temps qui passe et comment l'art y répond, évolue, passe de mode ou s'inscrit durablement.
potion préparée par Zakath Nath, le Dimanche 16 Octobre 2022, 12:35bouillonnant dans le chaudron "Littérature".