Où suis-je?

Bienvenue sur ce blog consacré à un peu tout et n'importe quoi, mais où il sera principalement question de: Harry Potter et la fantasy en général, de romans d'aventures maritimes, de littérature, de séries télés (majoritairement des productions britanniques, mais pas que) et de cinéma!


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Midnight Special
Roy et son fils Alton fuient les membres d'une secte fascinée par les pouvoirs du jeune garçon. Bientôt, les autorités se mettent également à leurs trousses. Roy ne peut compter pour l'aider que sur un ami d'enfance et sur son ex-épouse, tandis qu'Alton s'affaiblit d'heure en heure.

Après avoir vu l'excellent Take Shelter, j'avais envie de creuser davantage la filmographie de Jeff Nichols et les comparaisons avec le cinéma de Steven Spielberg pour cet opus n'étaient pas sans m'attirer. En effet, difficile de ne pas penser à certains de ses films devant cette histoire de petite unité familiale protégeant un être particulier qui intrigue des organisations moins bien intentionnées et il y a une scène de barrage sur la fin qui par réminiscence laisse presque croire qu'elle va se conclure par une belle envolée. Si le feeling est bien présent, il ne s'agit cependant pas d'un pastiche à la Super 8, tout le décorum Amblin des années 80 laisse la place à une approche plus contemporaine, sèche et sérieuse.

C'est l'une des qualités du film dans la première partie fort intrigante mais qui finit par se retourner contre lui par la suite. Le début est fort prenant: le trio formé par Roy, Alton et Lucas lancé sur les routes, allant de planques en planques tandis que l'étau se resserre, la secte décidée à employer les grands moyens pour récupérer le garçon, le FBI et la NSA qui essaient d'y comprendre quelque chose et se lancent aussi dans la poursuite... Il y a de la tension, alimentée également par le fait qu'Alton ne semble pas en mesure de contrôler ses diverses capacités et que celles-ci ont une signification qui reste longtemps mystérieuse.

Malheureusement, la suite a recours trop fréquemment aux ellipses pour se montrer à la hauteur de cette soigneuse mise en place: la secte et son chef incarné par Sam Shepard sont complètement écartés dans le dernier acte sans que l'on sache vraiment comment, les protagonistes ne sont pas très handicapés par des blessures par balle, l'évasion du gamin en compagnie de Paul est également hors-champs ce qui ne serait pas forcément un sujet de préoccupation si par la suite l'agent du NSA ne retrouvait pas dans les dernières minutes son poste alors qu'il est évident qu'il a commis une faute professionnelle pour la bonne cause qui n'a pas pu passer inaperçue et qu'au mieux on devrait l'éloigner de cette affaire. À l'évidence, Nichols n'a pas souhaité s'appesantir sur les détails réalistes pour mieux se concentrer sur ses personnages principaux et privilégier l'émotion et la révélation finale, ce qui serait sans doute mieux passé dans un cadre posé comme plus fantaisiste dès le départ.

Les acteurs sont tous très bien, Nichols retrouve une nouvelle fois Michael Shannon et fait équipe avec Joel Edgerton qu'il retrouvera dans Loving, cela fait toujours plaisir de voir Adam Driver et Paul Sparks et le jeune Jaeden Martell est bon aussi bien que l'on n'échappe pas au côté "min-adulte" qui frappe une bonne partie des enfants-acteurs, encore qu'ici cela peut passer car il ne joue pas un enfant normal. Michael Shannon incarnera une nouvelle fois son père dans À Couteaux tirés.

Midnight Special est un beau film frustrant, dont les promesses des débuts ne sont hélas pas toutes tenues, le scénario accumulant les facilités pour amener ses personnages d'un point A à un point B.
potion préparée par Zakath Nath, le Dimanche 8 Mai 2022, 18:45bouillonnant dans le chaudron "Films".