Mausart achève une tournée triomphale par un arrêt à Venise. Il se languit de Constance mais entend profiter de sa journée dans la Cité des Doges avant son grand concert. Là, il y fera une incroyable rencontre. La ville recèle cependant de nombreux dangers pour une petite souris encore naïve.

Après le délicieux Mausart qui réinventait le célèbre compositeur en souriceau, le scénariste Thierry Joor et le dessinateur Gradimir Smudja n'ont pas perdu de temps pour lui offrir une nouvelle aventure. Pas à Vienne cette fois-ci mais à Venise. Salieri a suggéré au roi que Mausart parte en tournée et l'idée a paru bonne d'autant que dans le tome précédent, le petit surdoué confiait son envie de découvrir le monde, raison pour laquelle il laissait généreusement la place de compositeur de la cour au loup dont il avait squatté le piano. Seulement, voilà, entretemps Mausart est tombé amoureux de Constance qui lui manque et il soupçonne Salieri de l'avoir éloigné pour mieux se faire valoir en son absence. Qu'importe car Mausart ne peut s'empêcher d'admirer la magnificence de Venise.

Nous avec. Le premier tome était déjà une splendeur visuelle, il faut inventer un nouveau mot tant le cadre permet à Smudja de se lâcher encore plus: Venise, le carnaval, la surface autant que le fond des canaux: il n'y a pas un coin de case qui n'est pas exploité, sans que l'on s'éparpille pour autant. Les pleines pages offrent de véritables tableaux, on voudrait tout agrandir et encadrer, c'est bien simple. Une bande dessinée n'est cependant pas un beau livre d'images et Thierry Joor tricote encore une intrigue légère mais menée avec sûreté. Ici toutefois avec un récit dans le récit alors que Mausart rencontre une autre légende de la musique qui n'est pour une fois ni un compositeur ni un interprète. Une rencontre anachronique certes mais le précédent tome comportait une flute magique donc la petite plongée dans le surnaturel pour justifier cette interaction ne tombe pas comme un cheveu sur la soupe (et puis on parle d'animaux anthropomorphisés donc à partir de là...)

Évidemment, pas besoin d'être grand clerc pour voir venir le danger qui guette le gentil Mausart, même si l'on vit dans un univers où les animaux n'ont pas le droit de se manger entre eux (comment se débrouillent les carnivores, le mystère reste entier). Néanmoins, cela relance l'intrigue sur les dernières pages jusqu'à l'intervention d'un sauveur inattendu. Mausart se montre encore une fois très bienveillant vues les circonstances mais il a aussi eu la preuve que sa générosité du tome précédent a été payante donc il n'est peut-être pas si niais.

Mausart à Venise ne démérite pas par rapport au tome précédent. C'est un festin pour les yeux et l'histoire est toujours aussi mignonne.