Où suis-je?

Bienvenue sur ce blog consacré à un peu tout et n'importe quoi, mais où il sera principalement question de: Harry Potter et la fantasy en général, de romans d'aventures maritimes, de littérature, de séries télés (majoritairement des productions britanniques, mais pas que) et de cinéma!


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La Jérusalem délivrée
Godefroi de Bouillon et ses compagnons croisés sont en route pour Jérusalem. Les Sarrasins n'ont pas l'intention de se rendre sans combattre et aux exploits guerriers s'ajoute l'assistance de la magie. La sorcière Armide, notamment, s'emploie à semer la zizanie dans le camp chrétien.

Écrit à la fin du XVIe siècle, ce récit épique en vers du poète italien Le Tasse a été la source de bien des opéras, en français comme en italien, inspirant autant Lully que Haydn en passant par Gluck, Sacchini et Salieri. Les livrets se concentraient cependant sur un épisode particulier, les amours contrariés du chevalier Renaud (ou Rinaldo) et de la sorcière sarrasine Armide. Il y a en fait de nombreux personnages et rebondissements, l'objectif étant semble-t-il de traiter la première Croisade comme Homère aborda la Guerre de Troie dans L'Illiade: les interventions surnaturelles pour aider un camp ou l'autre sont régulières. Bien sûr, comme l'on adopte un point de vue du Chrétien face à des Infidèles, Godefroi et ses amis sont soutenus par des Anges tandis que les Musulmans reçoivent l'assistance de démons comme Astaroth ou de divinités issues de la mythologie grecque comme Alecto. La version que j'ai lu est la traduction en prose de Philipon de la Madelaine, précédée d'une description de Jérusalem par Lamartine (euh... Merci? Un pourboire pour le guide...) et d'une petite notice biographique sur Le Tasse qui avait l'air de souffrir de paranoïa.

On assiste à une suite d'actes spectaculaires où les femmes ne se contentent pas de faire de la sorcellerie et de séduire les braves chevaliers, les guerrières sont aussi présentes dans les deux camps, la plus mémorable étant Clorinde, dont le chevalier Tancrède est amoureux (tout cela se finira tragiquement). Armide n'en reste pas moins l'un des personnages les plus mémorables et l'on comprend que ce soit elle en particulier qui ait inspiré autant de librettistes et de compositeurs. Pas le temps de souffler dans cette suite d'assauts, de ruses (qui viennent évidemment toutes du côté des Sarrasins même si on laisse aussi admirer les prouesses au combat de certains antagonistes qui ne manquent pas de courage). Bizarrement, même si Godefroi est montré comme un être sans faille, la description de la prise de Jérusalem, particulièrement violente, ne manque pas de mentionner les massacres de civils et les pillages même s'ils ne sont pas du fait des nobles chevaliers dont on a suivi les exploits mais d'une piétaille anonyme.

On doit forcément y perdre avec la traduction, qui en prose fait le choix de privilégier la proximité du sens de l'original plutôt que d'être forcée de s'en éloigner pour proposer de beaux vers. Il s'agit néanmoins, même sous cette forme, d'une œuvre incontournable pour les amateurs de récits épiques remplis du fracas des armes.
potion préparée par Zakath Nath, le Vendredi 2 Août 2024, 14:06bouillonnant dans le chaudron "Littérature".