Où suis-je?

Bienvenue sur ce blog consacré à un peu tout et n'importe quoi, mais où il sera principalement question de: Harry Potter et la fantasy en général, de romans d'aventures maritimes, de littérature, de séries télés (majoritairement des productions britanniques, mais pas que) et de cinéma!


mon compte twitter mon tumblr mon compte bétaséries



Les aventuriers de l'article perdu

Archive : tous les articles

Principaux grimoires

Inventaire des ingrédients

Ce qui mijote encore

Potion précédente-Potion suivante
Marie Stuart, Reine d'Écosse
Veuve du roi de France, Marie Stuart retourne en Écosse où elle doit composer, alors qu'elle est catholique, avec un peuple en partie protestant. Au sud, en Angleterre, règne sa cousine Elizabeth, qui se méfie d'elle. Les deux femmes vont devoir manœuvrer habilement pour conserver leur couronne.

Les films et séries sur Elizabeth Ière er Marie Stuart ne manquent pas, aussi pouvait-on se demander ce que cette nouvelle mouture, signée Josie Rourke, allait bien pouvoir apporter. De plus, la bande-annonce laissait craindre un affrontement tranché entre Marie, jeune et belle jusque sur le billot, et Elizabeth, emperruquée, enfarinée, moche et jalouse. Heureusement, le traitement de leur opposition se révèle plus fin que cela. Le résultat n'arrive néanmoins pas à être totalement convaincant.

Le film se veut résolument moderne, dans ses choix de casting notamment qui misent sur la diversité plus que sur une ressemblance poussée aux portraits de l'époque: on croise par exemple Gemma Chan en dame de compagnie de la reine d'Angleterre, ou encore Adrian Lester en ambassadeur. Un parti-pris auquel on s'habitue rapidement (il faut dire qu'on limite ce dernier aux seconds rôles, les deux reines restant des rousses diaphanes, il ne faudrait pas être trop iconoclaste non plus). Moderne dans son propos également, puisqu'on montre deux femmes devant s'imposer dans un monde d'hommes, avec des degrés de réussite très divers et la victoire exige des sacrifices.

Bien que ne se prétendant pas d'une exactitude historique inattaquable, le film arrive intelligemment à faire passer certaines libertés: ainsi, on met en scène une rencontre entre les deux reines qui ne se sont en réalité jamais trouvées face-à-face, mais on met cela sur le compte d'un secret bien gardé, et la confrontation fonctionne. De même, l'aspect de Marie lors de son exécution trouve une justification puisque c'est en fait ainsi qu'Elizabeth choisit d'en garder le souvenir.

Reste qu'il est par moment difficile d'adhérer au propos du film voulant que Marie Stuart soit avant tout une victime des hommes qui l'entourent. Certes, elle n'était pas aidée, et on ne peut nier qu'il était (l'imparfait est-il nécessaire) plus dur pour une femme de s'imposer, mais on la montre faire à peu près toutes les erreurs politiques possibles, ce qui vu le contexte tendu, ne pardonne pas quel que soit le sexe. Aussi Elizabeth, hélas moins présente, devient beaucoup plus touchante que Marie dans sa vulnérabilité et dans ses renoncements pour mieux se montrer à la hauteur de sa fonction. Le rythme est assez chaotique, avec un début lent et peu palpitant puis une fin expédiée une fois Marie Déposée (aucun détail ne sera donné sur le complot à laquelle on l'a accusée d'avoir pris part).

La distribution est séduisante, Saoirse Ronan et Margot Robbie en tête aidées de quelques solides seconds rôles comme Jack Lowden en charmeur sans principes ou David Tennant en prêcheur très remonté et très barbu, par exemple.

Avec ses beaux paysages, ses beaux costumes et une galerie d'acteurs chevronnés, Marie Stuart, reine d'Écosse a bien des atouts à faire valoir, mais peine à se montrer à la hauteur du sujet qu'il veut traiter.
potion préparée par Zakath Nath, le Jeudi 28 Février 2019, 21:54bouillonnant dans le chaudron "Films".