Où suis-je?

Bienvenue sur ce blog consacré à un peu tout et n'importe quoi, mais où il sera principalement question de: Harry Potter et la fantasy en général, de romans d'aventures maritimes, de littérature, de séries télés (majoritairement des productions britanniques, mais pas que) et de cinéma!


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Les Trois Mousquetaires 3D
Athos, Pothos et Aramis sont des mousquetaires servant vaillamment la France dans des missions délicates. D'Artagnan est un jeune gascon qui monte à Paris pour devenir mousquetaire...

Les Trois Mousquetaires est un des romans les plus adaptés, et pourtant cela faisait relativement longtemps qu'on n'avait pas eu une adaptation sur grand écran. Si les noms de P.W. Anderson à la réalisation et de sa chère et tendre Milla Jovovitch dans le rôle de Milady avaient de quoi faire lever le sourcil, le reste du casting était plutôt prometteur ainsi que la présence au scénario d'Andrew Davies, le scénariste de maintes adaptations télévisées à succès de classiques de la littérature anglaise (Orgueil et Préjugés avec Colin Firth étant sans doute la plus connue). Les premières photos laissaient supposer une adaptations assez classique, si l'on excepte la coupe à la Elvis d'Orlando Bloom. Puis vinrent les trailers. Avec des bateaux volants. Après mettre remise du choc, j'ai laissé tomber l'espoir d'une adaptation classique du livre (aucune ne m'ayant vraiment satisfaite même si j'aime beaucoup celle avec Gene Kelly. Et le dessin animé avec les chiens, qui m'a fait découvrir l'existence des mousquetaires). En entrant dans la salle, je m'attendais à voir au mieux un gros nanar friqué. Eh bien j'ai plutôt passé un bon moment, au final, et pas à rire du film, non.

Alors il y a pas mal de choses qui fâchent. Quitte à innover, on aurait pu éviter encore une fois de nous opposer Richelieu qui veut régner sur le monde, mouhaha, à Louis XIII jeune niais écervelé. Même si on pouvait reprocher à Dumas de n'avoir pas vraiment respecté les rapports de force entre les deux hommes, il n'avait pas poussé les choses de façon aussi exagérée et caricaturale. Mais au final, Richelieu s'en sort à bon compte même si avec un peu moins de classe que dans le livre.

Encore une fois on nous tue Rochefort. Après avoir vu des adaptations, j'avais été agréablement surprise par le roman où finalement, après avoir perdu quelques duels contre d'Artagnan, il enterrait la hache de guerre et semblait même avoir de la sympathie pour son jeune adversaire. Mais encore une fois on en fait le sinistre homme de main bon à être trucidé (et comme parfois dans les adaptations, il est borgne). Je comprend que le spectateur attende un duel au sommet entre les deux personnages comme climax mais on peut ménager les deux. Par exemple, le roman Le Prisonnier de Zenda est un peu frustrant parce qu'alors qu'on attend qu'un duel entre le héros, Rudolf, et le vilain charismatique Rupert, Rudolf affronte un second couteau sans intérêt pendant que Rupert prend la poudre d'escampette. Dans l'adaptation de Thorpe, on a un très beau duel entre les deux Ruru, puis Rupert s'échappe quand même. Donc pourquoi ne pas faire quelque chose de semblable et laisser Rochefort en réchapper? Merci pour lui. Ah, oui, et arrêtez avec les "Un pour tous et tous pour un" à toutes les sauces. Une fois ça suffit, et encore (mais c'est moins pire que dans L'homme au masque de fer où on avait l'impression que c'était la façon qu'avaient les personnage de se dire bonjour)

Les ralentis à outrance dans les combats. On peut faire compréhensible et spectaculaire sans y avoir recours, monsieur Anderson. Et les scènes avec Milady en action sont particulièrement grotesques: la salle est piégée? J'avance en courant en évitant les balles! Sans parler du casse pour voler les ferrets (ça doit être coton pour les dames de compagnies chaque fois que la reine les envoie chercher un truc, d'ailleurs. Bon, vous me direz qu'elles doivent avoir un code que Milady n'a pas). Puis bon, Milla est très jolie mais je la voyais toujours elle et pas son personnage. je l'ai toutefois préférée à la Constance fadasse qu'on nous sort.

La fin ouverte pour une suite qui n'attendra pas vingt ans. Un peu agacée de la manie de tout vouloir transformer en franchise et qu'on nous sorte que ce qu'on vient de voir, attention, ce n'était qu'un hors d’œuvre. Surtout que du coup, la scène de l’exécution de Milady, qui partait bien, est désamorcée: Milady parait moins diabolique, Athos moins implacable.

La musique, pas vraiment moche, mais un des trucs les plus basiques qui a jamais dû sortir de la boite à Zimmer, dont je ne sais pas comment elle s'appelle maintenant, elle a changé de noms autant de fois que Buckingham de costumes dans ce film. Ce qui nous amène au positif, bizarrement.

Finalement et malgré tout, le film est plus fidèle au roman que je l'aurais soupçonné. Déjà, les acteurs campant les mousquetaires font bien leur boulot. Concernant Logan Lerman, j'ai trouvé également qu'il s'en sortait bien. Certes, il fait petit con arrogant, mais c'est aussi le personnage qui veut ça. J'ai apprécié de voir quelques têtes connues en second rôle comme James Corden ou Dexter Fletcher. Le héros se lie avec les mousquetaires de la même façon que dans le livre même si les motifs de querelles ont changé, parfois de façon habile (Porthos et sa maîtresse) parfois pas (franchement, Aramis aurait pu relever les parcmètres, à ce stade!). On a le coup des ferrets, et le blanc-seing.

Les costumes sont plutôt riches, et les décors jolis même si ça sent le factice, les aéronefs s'intègrent mieux que ce que je pensais, même si pousser davantage l'aspect steampunk aurait pu être sympa (soit on en est aux balbutiements mais alors les aéronefs sont déjà très performants, soit c'est très implanté et alors juste des aéronefs, c'est dommage).

J'ai beaucoup apprécié Orlando Bloom. Si, si. Déjà, ça m'a plu qu'on fasse de Buckingham un salaud, ça fait un peu de vacances à Richelieu et le bonhomme n'était après tout pas un saint, donc pourquoi pas. Et l'acteur, qui avait déjà fait preuve d'une sympathique auto-dérision dans Extras a l'air de bien s'amuser à ne plus être le gentil jeune premier de ce genre de film, et c'est contagieux. Il cabotine, mais pas de façon insupportable. Par contre pour un type sensé être le fer de lance de la mode au début du XVIIe j'ai trouvé que ses costumes faisaient un peu trop Renaissance.

Donc il y a pas mal de gros défauts mais c'est quand même un divertissement pas désagréable et pas le naufrage qu'on pouvait craindre. Ça me fait le même effet que le Sherlock Holmes de Ritchie: pas du tout aussi irrespectueux que les images et les trailers pouvaient le laisser croire, mais avec quand même des entorses assez discutables et des tics de réalisation pénibles, tout en restant distrayant pendant deux heures, et oubliable après.
potion préparée par Zakath Nath, le Jeudi 20 Octobre 2011, 20:35bouillonnant dans le chaudron "Films".