Où suis-je?

Bienvenue sur ce blog consacré à un peu tout et n'importe quoi, mais où il sera principalement question de: Harry Potter et la fantasy en général, de romans d'aventures maritimes, de littérature, de séries télés (majoritairement des productions britanniques, mais pas que) et de cinéma!


mon compte twitter mon tumblr mon compte bétaséries



Les aventuriers de l'article perdu

Archive : tous les articles

Principaux grimoires

Inventaire des ingrédients

Ce qui mijote encore

Potion précédente-Potion suivante
Les Soprano, saison 3
Pendant que Meadow commence ses études à Columbia, Tony, toujours en attente d'un procès, est mis sur écoute chez lui par le FBI. Il doit également veiller de loin sur Jackie Aprile Jr., le fils de son ancien chef et ami, et gérer le retour dans le New Jersey de Ralph Cifaretto qui s'avère difficile à contrôler.

Le handicap lorsqu'on écrit pour la télévision plutôt qu'un roman, c'est que l'on s'expose à beaucoup plus d'impondérables, en l'occurrence pour cette troisième saison de la série, la mort de l'actrice Nancy Marchand, interprète de la terrible Livia. En effet, à l'issue de la saison précédente, elle était amenée à tenir un rôle important en témoignant contre son propre fils, une perspective pour le moins prometteuse compte tenu de la relation chaotique entre elle et Tony. On doit donc se contenter d'une dernière scène bidouillée en guise d'adieu au personnage même si le reste de l'épisode offre de beaux moments. Est-ce donc parce que les plans ont dû être revus en catastrophe que pendant un bout de temps on a du mal à voir où va cette saison?

Une lutte entre mafieux sur fond de gestion des déchets se profile mais pas vraiment de guerre de gang non plus, après avoir joué les malades pour gagner une liberté surveillée, Junior chope un véritable cancer, Tony se trouve une autre maîtresse frappadingue... La qualité d'écriture n'a pas baissé pour autant et certains épisodes tournant principalement sur une histoire unique sont particulièrement réussis: L'Employé du Mois est éprouvant puisqu'il est centré sur Jennifer Melfi, victime d'un viol, qui face à l'incapacité de la Justice à coincer son agresseur, va avoir avec comme patient Tony Soprano la tentation de faire appel à lui pour régler l'affaire à sa manière. University donne un aperçu peu enviable de l'existence des strip-teaseuses du Bada Bing jusque-là cantonnées à se trémousser à l'arrière-plan et Pine Barrens, réalisé par Steve Buscemi, prend un tour comique quand Chris et Paulie se trouvent paumés dans la nature glaciale et enneigée après avoir voulu se débarrasser d'un cadavre trop vif.

La famille reste cependant au premier plan même si les affaires ne sont jamais très loin et jamais aussi séparées que Tony le voudrait. Ce dernier laisse éclater son racisme lorsque Meadow fréquente un étudiant afro-américain mais quand elle va ensuite sortir avec quelqu'un beaucoup plus proche des Soprano, Tony découvrira qu'il y a bien plus matière à être contrarié. Se pose avec la génération suivante la question de l'inné et de l'acquis, de ce qu'engrangent les enfants en observant leurs parents même quand on cherche à les garder à l'écart de la criminalité. A.J. commence à manifester les mêmes crises de panique que son père, qui n'est lui-même, découvre-t-il, pas le premier de la famille à en souffrir. Malgré ses prouesses en sport, l'indiscipline chronique d'A.J. finit par lui attirer des ennuis. Jackie Jr., promis à de brillantes études, ne s'y intéresse guère et préfère suivre les traces de son père sans en avoir la carrure. Quant à Meadow, elle aimerait être une étudiante normale mais la présence écrasante de Tony se manifeste quand elle le souhaiterait le moins.

Tout cela conduit à un final où ce qui devait arriver à un personnage arrive inéluctablement (et où on a droit à une petite apparition du regretté Michael K. Williams d'ailleurs) mais assez tôt et où la grande explosion que l'on pouvait attendre du côté de Ralph n'arrive pas (encore). On termine en chanson au Vesuvio mais les fossés se creusent ici et là, on nous laisse présager de nouvelles difficultés (après l'épopée de la lampe de bureau/micro et le souvenir de Big Pussy qui plane encore c'est apparemment Adriana qui deviendra le point d'entrée du FBI dans le clan Soprano, consciemment ou non).

Une saison en deçà des précédentes, plus décousue, en apparence moins maîtrisée, peut-être à cause de la réécriture forcée de ce qui devait être un arc central. Elle reste tout de même d'une haute tenue grâce à son écriture, ses personnages et ses interprètes et offre quelques épisodes parmi les plus mémorables.
potion préparée par Zakath Nath, le Lundi 25 Octobre 2021, 12:43bouillonnant dans le chaudron "Séries tv".