Six mois ont passé depuis l'inondation de la vallée et un semblant de retour à la normale s'est installé pour les habitants qui sont restés sur place. Mais de nouveaux revenants font leur apparition et les anciens n'ont pas vraiment disparu.

Avec une attente de trois ans entre les deux saisons, les spectateurs qui ont suivi le rythme de diffusion sur Canal + ont eu du mal à se remettre dans le bain. Alors que je n'ai vu la première saison que l'été dernier, j'ai pourtant eu également du mal à raccrocher les wagons. En fait, c'est surtout la topographie des lieux, plutôt que de me souvenir de qui était qui et dans quel état on l'avait laissé, qui me posait problème. La vallée, isolée un temps, est de nouveau accessible, mais dès le premier épisode se retrouve encore bloquée et j'avais du mal à comprendre dans quel hôpital se retrouvait un personnage par exemple. Néanmoins, après un moment d'adaptation, on commence à y voir un peu plus clair. La grande crainte à l'issue de la saison 1 était qu'on nous laisse sans réponse à force d'accumuler des mystères. Des réponses, on en aura sur pas mal de points cette fois-ci, sur les événements passés qui ont tout déclenché notamment, tout en gardant des interrogations sur la nature de certains protagonistes, mais c'est acceptable, bien que le manque de schéma vraiment logique dans les apparitions successives est tout de même un peu trop facile.

Esthétiquement, la série est toujours aussi splendide et dégage une ambiance aussi pesante que fascinante. Concernant ce dernier point, c'est à la fois une réussite et une faiblesse. C'est beau, c'est oppressant... mais à la longue, les têtes de déterrés de tous les personnages, vivants comme morts-vivants, leur jeu parfois atone finit par agacer ou donner envie de rire nerveusement (c'était mon cas chaque fois que quelqu'un semblait se montrer bienveillant tellement cela donnait l'impression inverse. Ce qui passe dans le cas de Pierre, moins dans celui d'Étienne.) On en arrive même à trouver que tout le monde, malgré les différences de point de vue sur les événements, est interchangeable à force d'avoir le même caractère difficile et malheureux.

Malgré quelques points toujours obscurs et une fin délibérément ouverte, la saison 2 des Revenants fait très bien office de fin de série. Une série qui malgré un côté mollasson (lent et planant, diront les amateurs) et des personnages assez peu attachants était tout de même suffisamment intrigante pour donner envie d'en connaître le fin mot.