Où suis-je?

Bienvenue sur ce blog consacré à un peu tout et n'importe quoi, mais où il sera principalement question de: Harry Potter et la fantasy en général, de romans d'aventures maritimes, de littérature, de séries télés (majoritairement des productions britanniques, mais pas que) et de cinéma!


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--> Cet article n'est pas un prétexte pour caser des photos de Norrington. Ou si peu.

Ted Elliott et Terry Rossio. Ces deux noms ne sont pas forcément connus du grand public, mais derrière eux se cachent les scénaristes de gros succès au box-office, tels que Shrek, le Masque de Zorro ou Pirates des Caraïbes. Ce sont ces deux derniers films qui m'intéressent car ils présentent un point commun intéressant: T&T y font à chaque fois intervenir les personnages d'un gouverneur et d'un allié plus jeune lancé dans une carrière militaire. Mais les deux binômes sont cependant traîtés de manière radicalement différente...

Le Masque de Zorro: Don Rafael Montero et le Capitaine Harrison Love

Le film, sorti en 1998, présente deux méchants qui vont s'opposer à Zorro (ou aux deux générations de Zorro).

Tout d'abord, Don Rafael Montero. Le film commence par un prologue où on voit les dernières heures de Montero en tant que gouverneur de Californie, prêt à fuir les troupes de Santa Ana. Dernières heures qu'il passe à démontrer aux spectateurs qu'il est très méchant, puisqu'il tente de faire exécuter d'innocents paysans, et qu'il a un plan diabolique pour reprendre le pouvoir le moment venu (cf. l'entrevue rapide avec un Don).

Avant de repartir en Espagne, Montero en finit (presque) avec son ennemi Don Diego de la Vega en le faisant emprisonner. On découvre au passage que Montero était amoureux de la femme de Diego (qui meurt accidentellement lors de l'arrestation). Montero emmène la fille de Diego encore au berceau, Elena, pour l'élever ensuite comme la sienne.

Vingt ans plus tard, Don Rafael revient en Californie décidé à appliquer son plan machiavélique pour prendre le pouvoir et se trouve un allié de poids en la personne du Capitaine Harrison Love, vachement bien nommé comme on va le découvrir, une tunique bleue qui se retrouve au service de Montero on ne sait trop comment (cela dit, un méchant américain dans un gros film américain, ça mérite d'être souligné).

Love est, comme Montero, vraiment très méchant. Il décapite le frère d'Alejandro, le héros, et conserve sa tête dans de l'alcool. Et en plus, il a des vues sur Elena, officiellement fille de Montero (on ne sait pas si c'est par pure ambition ou s'il a quelques sentiments pour elle). Celui-ci semble voir cela d'un bon œil, même si les avances de "Don Alejandro" à sa fille ne lui déplaisent pas non plus. Love est donc pour lui un gendre potentiel mais pas idéal. Montero et Love sont unis par un plan commun, mais Love est clairement le subordonné de Montero qui n'hésite pas à lui passer un savon après un échec. Ce sont plus des associés que des amis.

Une pointe de profondeur: on a donc affaire sans ambiguïté aux méchants du film, cruels, sadiques, etc. Mais étrangement, T&T se sont débrouillés pour leur prêter des actions et des répliques leur ajoutant une (très) légère touche de gris. Ainsi, Montero était sincèrement amoureux de la femme de Diego (cf. portrait dans son bureau) et considère véritablement Elena comme sa fille (cf. la scène où il la menace et déclare après que Diego ait lâché son arme: "tu crois vraiment que j'aurais tiré sur ma propre fille?"). Du côté de Love, cela tient en fait à une seule réplique, après qu'Alejandro ait dénigré les faits d'armes et autres activités viriles: "je crois qu'on devrait aspirer à l'héroïsme plutôt que s'en moquer". On le sent sincère, et on comprend que de son point de vue, il n'a rien d'une crapule.

Cela étant, en dépit de leurs sentiments humains, Montero et Love restent clairement les bad guys qui reçoivent le châtiment qu'ils méritent, comme dans tout bon blockbuster.

Pirates des Caraïbes: Weatherby Swann et James Norrington

Difficile de dire à quelles sauces ils seront mangés dans les prochains volets, même si visiblement des heures sombres et difficiles s'annoncent. Contentons-nous de parler de leur rôle dans La Malédiction du Black Pearl. Le binôme Gouverneur Swann/Norrington est l'antithèse du binôme Montero/Love.

On fait la connaissance de Weatherby Swann dans un prologue (encore!) alors qu'il se rend à Port-Royal avec sa fille (qui semble bien de lui) dont il vient d'être nommé gouverneur (de Port-Royal, pas de sa fille, qu'il n'a pas du tout l'air de gouverner). Swann est, avant tout, ce qu'on pourrait qualifier de "bien brave". Il ne semble pas extrèmemement courageux (ou du moins, ce n'est pas un guerrier comme les autres personnages), et paraît, malgré quelques sursauts d'autorité, gâter outrageusement sa fille. Mais en dépit de ses airs bonhommes, Swann est loin d'être un idiot. Il sent bien que la décision de sa fille d'épouser le commodore n'est pas dictée par le cœur et cela l'inquiète, alors que par ailleurs il rêve de la voir épouser Norrington. Un homme vraiment insensible ou bouché aurait juste savouré la réalisation de ses projets. Et c'est à lui que revient la morale de l'histoire ("si une juste cause nécessite un acte de piraterie, la piraterie ne serait-elle pas une juste cause", paroles que Norrington pourrait visiblement prendre à son compte dans les suites).

Même s'il peut paraître obtus par moment, quand il demande direct à ce qu'on pende Sparrow qui vient de sauver sa fille ou lorsque tout à la fin, il a l'air bien malheureux du choix final de sa fille en manière de soupirant, Swann n'a rien de déplaisant. Un peu faible, peut-être trop coulant pour son propre bien, mais il appartient sans conteste au camp des gentils.

Tout comme James Norrington, d'ailleurs, malgré les intérêts conflictuels avec ceux de Jack et Will. Dans la première version de l'histoire, écrite par Jay Wolpert, avant l'intervention de T&T, Norrington était pourtant un vrai méchant, le type à qui on a envie de lancer des tomates à chaque apparition: s'il voulait épouser Elizabeth, c'était uniquement par ambition. Une fois sa proposition rejetée, il s'alliait à Barbossa afin de régner sur la Jamaïque. Un genre d'Harrison Love, en somme. Mais le Norrington final est heureusement bien différent et plus intéressant.

On fait sa connaissance durant le prologue, où il n'est que lieutenant. On le revoit plus tard alors qu'il passe de capitaine à commodore et essaie de faire sa demande à Elizabeth (demande interrompue, donc techniquement, elle ne le rejette pas). Norrington peut paraître "méchant" du fait qu'il cherche à pendre Jack, et cherche à épouser la bien-aimée de Will. Mais ce serait injuste de le considérer ainsi. Dans le premier cas, il ne faut pas oublier que si Sparrow est très sympathique, la majorité des pirates ne le sont pas ("créatures viles et dissolues") et que Norrington accomplit son devoir (sa vision des choses évolue d'ailleurs durant le film, entre ce qui est légal et ce qui est juste). De plus, Norrington, s'il peut se montrer arrogant et ambitieux, surtout dans la première partie du film, est plusieurs fois qualifié d'"homme bien" par la femme de chambre d'Elizabeth, puis par celle-ci (dans une scène coupée). Et surtout, il est sincèrement amoureux d'Elizabeth (cf. la scène où il est prêt à se jeter à son secours sans réfléchir avant d'être arrêté par Gillette, ou le fait qu'il la relâche de son engagement quand il comprend qu'elle sera plus heureuse avec un autre que lui).

Norrington semble aussi plus proche de Swann que Love l'est de Montero. Ils ne sont pas complices en méfaits, mais on une relation de longue date. Ils ont sans doute fait connaissance lors du voyage des Swann aux Caraïbes. On voit dans le prologue qu'il n'a qu'une attitude effacée vis-à-vis du gouverneur, car il n'est qu'un jeune lieutenant. Huit ans plus tard, leurs rapports ont évolué. Swann voit clairement Norrington comme le gendre idéal, et pas seulement comme un subordonné. Du fait des promotions successives de Norrington, celui-ci est plus sur un pied d'égalité avec son aîné et on voit qu'il est plus détendu lorsqu'il lui parle (avant l'attaque de Port-Royal) et peut même user de son autorité en tant que militaire sur lui (lorsqu'il ordonne à Swann de se barricader dans son bureau). Leur relation n'est donc pas de pur intérêt et on peut assurément dire qu'ils sont amis, et on une véritable estime l'un envers l'autre.

Voilà, on a donc deux exemples de la manière dont T&T peuvent traiter une paire a priori semblable selon le camp dans lesquels ils la placent, arrivant à chaque fois à caser une part plus ou moins importante de profondeur pour qu'on ait l'impression que les personnages renferment bien plus de possibilités que ne peut se permettre de montrer chacun des films.

potion préparée par Zakath Nath, le Mercredi 29 Mars 2006, 23:06bouillonnant dans le chaudron "Films".


Ingrédients :

  Jika
Jika
01-04-06
à 12:45

C'est bon, tu as pas trop mis de photos de Norrigton, ca passe ^^
Moi j'avais pas perçu le gouverneur et Norrigton comme des amis, dans la scène ou ils parlent avant l'attaque, le ton à pas trop changé par rapport au début du film (au moins c'est comme ca que je l'ai vu). Ils sont toujours polis, du à leurs rangs, et parlent ensemble parce que ca interesse le père de savoir (sa fille mariée à un commodore, ca en jète).
Mais sinon, c'est vrai qu'ils font vraiment contraste avec le "couple" de Zorro, et en plus ils ont plus de profondeur. Les scénaristes s'améliorent-ils ? On aura le droit à un scénario encore mieux pour Dead Man's Chest ?

  Zakath-Nath
Zakath-Nath
01-04-06
à 12:51

Re:

Je sais pas, mais dans le prologue, Norrington s'applatit vraiment, alors que plus tard dans la conversation (qui porte sur un sujet plus gai, déjà, c'est vrai) il n'a plus trop cette attitude. Maintenant, c'est sûr qu'ils n'en sont pas à se taper dans le dos, à s'appeler "mon pote" et à aller à la taverne du coin ensemble se saoûler, mais disons qu'il y a quand même une moins grosse barrière.

Sinon, je ne sais pas si les scénaristes progressent, c'est juste que dans Zorro, on n'est pas sensé sympathiser avec les méchants, c'est déjà surprenant qu'il y ait autre chose à en dire que "ils sont méchants" d'ailleurs. Alors que Pirates était plutôt pas mal dans le sens où même les seconds rôles avaient eu l'air d'être un minimum travaillé par rapport à la moyenne des blockbusters de l'été...


  Jika
Jika
01-04-06
à 13:19

Re: Re:

Oui, mais même si c'est des méchants, c'est quand même important de leurs donner de la profondeur. Barbossa en avait, on comprenait vraiment pourquoi il faisait tout ca, c'était juste parce qu'il voulait être vivant...

  Zakath-Nath
Zakath-Nath
01-04-06
à 13:50

Re: Re: Re:

Exact, d'autant que comme disait Hitchcock, plus le méchant est réussi, plus le film le sera aussi.

Je me demande ce que ça va donner à ce niveau dans le 2, avec Davy Jones, parce que j'aime bien Bill Nighy, le look est original, mais pas facile d'être expressif avec des tentacules sur la tronche... Donc j'aimerais savoir quelles sont ses motivations (à part que Jack doit lui payer une dette).

L'autre type qui a l'air d'être un méchant Lord Trucmuche, de la compagnie des Indes, a plus l'air du type qui veut coincer les pirates à tout prix, mais difficile d'en dire sur sa personnalité avec une apparition dans le teaser et une photo (mais le fait que Tom Hollander va à nouveau casser les pieds de Keira Knigthley après Orgueil et Préjugés est très tentant à voir XD)...


  Jika
Jika
01-04-06
à 14:31

Re: Re: Re: Re:

lol je savais pas que Tom Hollander revenait (c'est bien celui qui fait le boulet de service ?). Je connais pas Bill Nighy, mais c'est tout à fait possible d'être bien même quand on a pas toute la figure pour s'aider... Regarde Hugo Weaving dans V for Vendetta, il était génial, même si il avait un masque tout du long ^^

  Zakath-Nath
Zakath-Nath
01-04-06
à 14:33

V comme Veinarde!

Eh oui, Tom Hollander est de la partie (déjà, ça sera des scènes que je risque d'aimer).

V pour Vendetta n'est pas encore sorti en France (19 avril, je crois) et ça me tente bien (j'aime beaucoup Hugo Weaving, y'a que dans Matrix Revolutions que j'ai du mal, et encore, c'est pas lui qui s'en tire le moins bien...)


  Jika
Jika
01-04-06
à 14:42

Re: Re: Re: Re: Re: Re:

Dans Matrix Revolution, il s'en tirait pas mal, c'est le script qui avait un problème. Mais V for vendetta est génial, j'aimais bien Hugo Weaving avant, mais maintenant je l'adore ^^ Il est tour à tour émouvant, effrayant, marrant, bizarre... Il joue avec le masque soit en l'utilisant pour avoir ce coté mysterieux, ou il passe outre, et c'est comme si c'était son vrai visage. L'ambiance générale est vachement bien construite, l'histoire est cool, et en plus le costume est classe (j'adore les histoires d'héros avec un masque et une cape ^^). Mais il faut absolument aller le voir en anglais, parce que forcement, si on lui retire la voix, il a vraiment plus rien...

  Zakath-Nath
Zakath-Nath
01-04-06
à 16:20

Re: Re: Re: Re: Re: Re: Re:

Comme c'est une grosse sortie, j'imagine qu'il y aura une copie VO à Marseille (ça vaut mieux!). Par contre je n'ai pas lu la BD dont c'est tiré (d'Alan Moore) mais je pense que je ne la lirais qu'après avoir vu le film).

  Hastrel
01-04-06
à 23:26

:o)

Ouah quelle analyse ! Je n'avais jamais fait attention à tout ça... En fait, je ne croyais pas qu'il y avait tant à dire sur ces binômes ! :o) Il me tarde de voir le prochain Pirates pour voir ce qu'ils auront trouvé.
Sinon, j'ai lu V for Vendetta, et franchement, je n'irai voir le film que si on me paie la place. La bande annonce ne m'a vraiment pas emballée... Mais pour lire la BD, accroche-toi, parce que c'est du Alan Moore dans toute sa splendeur (pas aussi fouillé que Watchmen mais presque...)

  Jika
Jika
02-04-06
à 14:09

Re: :o)

Non, va le voir, tu seras pas déçcue ^^ J'ai pas lu la BD, mais c'est pas grave, parce que le film est excellent. D'ailleurs, c'est marrant, parce que si on cherche, on peut trouver des détails qui ressemblent à Matrix :p Mais je conseille à tout ceux qui aiment les films d'actions, les films politiques, ou les films recherchés en général de se ruer dessus.