Revenant d'une sortie à la plage, les enfants Baudelaire, Violette, Klaus et Prunille, apprennent la mort de leurs parents dans l'incendie qui a ravagé leur maison. Ils sont envoyés chez un lointain parent, le Comte Olaf, acteur raté et sinistre personnage qui ne pense qu'à s'approprier la fortune dont les orphelins ont hérité. Heureusement, ceux-ci ne manquent pas de ressources pour faire face aux dangers qui se succèdent.

Les treize volumes de la saga signée Lemony Snicket s'étaient notamment illustrés par leur humour noir et le malin plaisir avec lequel on faisait tomber les personnages de Charybde en Scylla. Pour ma part, je n'avais pas été plus loin que les cinq premiers tomes, curieuse de connaître le fin mot de l'histoire mais lassée par l'aspect répétitif de la formule. Comme souvent, ce qui devait être une pause de quelques semaines s'est prolongé indéfiniment. J'avais cela dit bien aimé l'adaptation cinématographique de Brad Silberling avec Jim Carrey qui se basait sur les trois premiers volumes. Elle n'avait hélas pas rencontré le succès et aucune suite n'avait vu le jour.

Sous la houlette de Netflix et Barry Sonnenfeld, on remet néanmoins le couvert sous forme de série télé, chaque roman se voyant porté à l'écran en deux épisodes (donc logiquement, en huit épisodes on couvre les quatre premiers romans). Malgré quelques apports, on se retrouve donc avec un scénario très proche du texte. Mais du coup, allait-on éviter l'écueil de l'aspect répétitif qui m'avait empêchée d'enchaîner les bouquins?

Pas vraiment. Le schéma est toujours le même dans les grandes lignes, l'inutilité des adultes comme Mr Poe peut vite devenir lassante et les fréquentes interventions de Lemony Snicket, annonçant au spectateur à quoi s'attendre, interrompent l'action et rendent l'ensemble assez mal rythmé malgré l'enchaînement de péripéties délirantes.

Pourtant, cette première saison n'est pas dénuée d'atous. L'ambiance, entre Tim Burton et Wes Anderson, fonctionne et les décors sont réussis notamment la petite ville sur les rives du Lac Lachrymal. Les acteurs sont bons, que ce soit les enfants ou les adultes, bien que ces derniers soient toujours très cabotins (il faut reconnaître que les personnages s'y prêtent). Jim Carrey correspondait tout à fait à l'image que je me faisais d'Olaf, il manque à Neil Patrick Harris sa silhouette kilométrique et il fait parfois un peu trop juvénile derrière ses différents maquillages (son rôle le plus convaincant est sans doute celui du capitaine). Mais son abattage compense largement ces petits handicaps.

De plus, le scénario arrive à intriguer et surprendre en développant l'intrigue de fond impliquant une société secrète, bien que cela soit parfois bancal (on a tenté de rendre Monty et Joséphine un peu plus impliqués mais cela ne cadre pas toujours avec certaines de leurs actions tirées des livres).

Les romans, tout au moins ceux que j'ai lu, étaient probablement trop légers pour nécessiter d'être couverts en 1h30 et le parti-pris du film d'en mélanger plusieurs pour former un tout cohérent me parait toujours préférable, mais en fin de compte, le spectacle est loin d'être déplaisant (pour le spectateur en tout cas, les Baudelaire pourraient ne pas être d'accord!), suffisamment en tout cas pour attendre la suite de pied ferme.