Après un retour à Limoges, Claude est rappelé à Paris. La Révolution est loin d'être terminée, car la tentative de monarchie constitutionnelle se heurte à la mauvaise volonté de la famille royale, tandis que les armées autrichiennes et prussiennes se mobilisent.

Ce deuxième tome de la fresque ambitieuse de Robert Margerit est encore plus touffu que le précédent. Les personnages ficitfs, même s'ils ne sont pas passifs, servent ici de témoins aux événements historiques plus ou moins connus, et maintenant que le triangle amoureux semble résolu, aucune grosse intrigue n'est construite autour d'eux comme il est commun dans les romans historiques. Ici, on cherche à coller au plus près des événements, ou de la façon dont ils étaient perçus à l'époque. Si les manoeuvres politiques m'ont passionnée, j'ai été moins prise par les batailles, on verra par la suite comment cela évolue.

Toutefois, et malgré l'épaisseur du tome, il est dommage que l'auteur passe rapidement sur certains événements (on entend parler des massacres de Vendées mais l'on a guère de détails). L'entreprise de Margerit est colossale et admirable mais raconter "toute" la Révolution en roman semble décidément mission impossible. On peut regretter quelques coquilles (Bernard appelé Claude à un moment) et inexactitudes (en 1793, on ne parlait pas de prince régent au sujet du futur George IV) mais vu la taille du bestiaud, ça reste excusable.

D'autant que dans l'ensemble, l'auteur parvient à exposer clairement tous les retournements de situation et d'opinion, et le passage de la mort de Louis XVI, quoi qu'on pense du bonhomme, c'est un de ces moments où on a envie de ranger le livre au frigo (le prochain tome risque d'être rempli de ce genre de moments...)