Où suis-je?

Bienvenue sur ce blog consacré à un peu tout et n'importe quoi, mais où il sera principalement question de: Harry Potter et la fantasy en général, de romans d'aventures maritimes, de littérature, de séries télés (majoritairement des productions britanniques, mais pas que) et de cinéma!


mon compte twitter mon tumblr mon compte bétaséries



Les aventuriers de l'article perdu

Archive : tous les articles

Principaux grimoires

Inventaire des ingrédients

Ce qui mijote encore

Potion précédente-Potion suivante
Les Adieux à la Reine
Sidonie Laborde, une jeune lectrice au service de Marie-Antoinette, vit à Versailles loin des préoccupations du reste de la France, et cette journée du 14 juillet 1789 est des plus ordinaires pour elle. Évidemment, Sidonie ne se doute pas que tout est en train de changer et que dans quelques jours, elle ne verra plus la reine.

Bien que fascinée par cette période historique, le film de Benoit Jacquot ne me tentait pas particulièrement. le livre de Chantal Thomas ne m'avait pas attirée non plus, je n'avais pas envie de me farcir encore une intrigue sur le thème de "Marie-Antoinette, si superficielle et coupée des réalités du monde mais méritait-elle le sort que lui a réservé le peuple en furie pour autant?", je ne suis pas fan de Diane Kruger et de Virgine Ledoyen, et la robe verte sur l'affiche, beurk, elle crève les yeux. Les avis favorables m'ont cependant convaincue de donner sa chance au film et je ne l'ai pas regretté.

Concernant la relation entre Marie-Antoinette et la duchesse de Polignac, je ne sais pas à quel point le film brode autours mais dans le contexte cela passait assez bien d'autant que rien n'est établi clairement non plus. Il ne faut d'ailleurs pas attendre un film qui explique les tenants et les aboutissants, l'héroïne elle-même se livre peu et est aussi mystérieuse pour les spectateurs que pour les autres personnages. Sa dévotion envers la reine peut ainsi paraître inexplicable. Ceux qui chercheront dans ce film des explications sur le pourquoi du comment de la Révolution risque dans être également pour leur frais. On suit le point de vue de l'héroïne qui ne comprend pas la moitié de ce qui arrive et ses conséquences, et si on a évidemment un temps d'avance sur les personnages, ce flou permet de partager l'affollement et l'incertitude des personnages dans les jours suivants la prise de la Bastille (la scène dans le couloir dans la nuit du 15 au 16 juillet est un modèle de tension).

Un des bons points du film est également de nous faire découvrir un Versailles assez peu glamour. Si certains appartements et les vues extérieures montrent le luxe attendus, on ne cache pas les rats crevés, Sidonie a des démangeaisons à cause des moustiques et des pous, et des marquis préfèrent dormir dans des cagibis pour avoir l'occasion d'apercevoir le roi à l'occasion plutôt que dans leurs superbes châteaux de province. Aucun petit renseignement n'est gratuit, toute faveur à un prix.

Diane Kruger est très bien en Marie-Antoinette, on n'en brosse pas un prtrait noir (elle peut se montrer aimable et amicale avec sa dame de compagnie), mais on ne la montre pas trop sympathique non plus, elle reste une reine qui attend qu'on serve immédiatement ses moindres désirs et caprices. Virginie Ledoyen est arrogante à souhait en Polignac tout en arrivant à transmettre sa vivacité ou sa peur quand il faut, mais là encore, on ne cherche jamais à la rendre vraiment sympathique. Quant à Lea Seydoux, elle parvient à rendre attachant un personnage secret et peu expressif, et son changement de maintien dans ses dernières scènes montrent bien sa capacité à ne pas jouer de façon monotone. On peut aussi saluer Noémie Lvovsky en Mme Campan, ainsi que le fait que Louis XVI (Xavier Beauvois) apparait comme nettement moins benêt et maladroit que d'habitude.

Si le point de vue très parcellaire peut être un peu frustrant, j'ai trouvé que c'était le grand intérêt du film qui parvient à montrer un grand bouleversement pas seulement pour les grands de ce monde mais aussi pour les anonymes dans leur entourage, qui ne se rendent pourtant pas encore compte à quel point tout est en train de changer. Oh, et la robe verte. Elle est magnifique.
potion préparée par Zakath Nath, le Vendredi 30 Mars 2012, 18:48bouillonnant dans le chaudron "Films".