Où suis-je?

Bienvenue sur ce blog consacré à un peu tout et n'importe quoi, mais où il sera principalement question de: Harry Potter et la fantasy en général, de romans d'aventures maritimes, de littérature, de séries télés (majoritairement des productions britanniques, mais pas que) et de cinéma!


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Le Raid
Le Major Neal Benton s'évade avec une poignée de ses hommes de la prison nordiste où ils étaient retenus. Sans attendre, ils se rendent dans le Vermont où ils ont à remplir une mission importante: mettre à sac la ville de St-Albans pour distraire l'attention des troupes du Nord et ramener de l'argent aux États confédérés. Sur place, Benton doit d'une part contenir les ardeurs de son remuant lieutenant, Keating, qui ne pense qu'à réduire la ville en cendres et d'autres part gérer ses sentiments naissants pour la jeune veuve qui l'héberge sans se douter de sa véritable identité.

Le Raid est le troisième et dernier western que le réalisateur argentin Hugo Fregonese a mis en scène à Hollywood. Il s'agit d'une petite production, et le peu de moyens se ressent surtout dans les décors en début de film, mais l'intrigue ne manque pas d'intérêt. Elle se base sur une histoire vraie, évidemment réarrangée, du raid de membres de l'armée sudiste contre des villes du nord des États-Unis. En dépit de suivre des protagonistes appartenant à un camp particulier, le film évite le manichéisme entre les deux parties en présence: le Sud n'a pas une image de perdant romantique comme on peut la croiser dans certains films, le Nord n'a pas toute l'indulgence que justifie sa cause.

On commence donc à s'attacher aux pas de Neal tandis que son coup se met en place. Lui et ses hommes infiltrent la population de St Albans en se faisant passer pour des Canadiens et on suit le décompte des jours avant qu'ils n'entrent en action... action qui sera retardé à cause d'un impondérable. Durant ce laps de temps, Neal noue des liens avec la veuve qui l'héberge et qui a perdu son mari à Gettysburg (Neal a de son côté perdu sa femme à cause de la guerre). L'accorte veuve a également un jeune fils qui ne tarde pas à voir en Neal une figure paternelle et comme "l'histoire vraie" est romancée, on pense savoir bien vite où tout cela nous mène, mais le scénario ne choisit pas la voie la plus simple.

L'aspect infiltration et compte à rebours amène un suspense inattendu dans ce type de films, avec des protagonistes qui risquent d'être démasqués à tout moment. Surtout quand un membre de la bande est interprété par Lee Marvin alors abonné aux rôles d'hommes de main instables et dont le personnage ici ne pense qu'à faire un carton sur la population civile en représailles aux exactions de Sherman plus au sud. Ce qui culmine par une belle scène de pétage de plomb dans une église.

Côté nordiste Richard Boone hérite d'un rôle intéressant d'officier ayant gagné un statut de héros de guerre en même temps qu'il perdait l'usage d'un de ses bras et qui apparait dans un premier temps parfaitement antipathique avant de devenir plus touchant tandis que la réalité de sa réputation s'effondre. Van Heflin est comme toujours impeccable et porte bien le rôle principal. Il y a néanmoins quelques petites faiblesses, comme un manque de réaction du personnage du majordome noir quand il voit Neal en uniforme confédéré, c'est à peine s'il a l'air de se dire "tiens ben v'là aut' chose!" mais rien de préjudiciable.

Le Raid est donc un bon petit film qui pallie son manque de budget par une histoire bien ficelée moins prévisible qu'elle n'y parait au premier abord et une interprétation d'un très bon niveau.

potion préparée par Zakath Nath, le Mardi 10 Décembre 2019, 09:59bouillonnant dans le chaudron "Films".