Où suis-je?

Bienvenue sur ce blog consacré à un peu tout et n'importe quoi, mais où il sera principalement question de: Harry Potter et la fantasy en général, de romans d'aventures maritimes, de littérature, de séries télés (majoritairement des productions britanniques, mais pas que) et de cinéma!


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La Nuée
Virgine Hébrard s'est lancée dans l'élevage de sauterelles pour en tirer de la farine. Convaincue que c'est le seul moyen de sauver sa ferme, elle subit d'abord plusieurs revers avant de découvrir que les bestioles deviennent bien plus productives quand on les nourrit de sang.

Ah, le film de genre français... On déplore souvent que l'on ne sait pas faire, ou que l'on pourrait bien en faire si l'on s'y mettait sérieusement, qu'il y a un cercle vicieux qui consiste à ne pas donner de moyens, en résultent des films qui ne donnent pas envie d'être vu, donc qui ne sont pas vus, donc on n'investit pas dans un secteur qui ne rapporte pas. On trouve évidemment exception à la règle mais alors on se demande si l'on ne surestime pas ces films juste parce qu'ils ont le mérite d'exister et de n'être pas mauvais, à moins que l'on ne se montre trop sévère parce que l'on voudrait un chef-d’œuvre alors que statistiquement, il faudrait une production plus importante pour le voir apparaître un.

La Nuée dans tout ça? Eh bien le film de Just Philippot a justement été en partie financé suite à un appel à projets du CNC qui cherchait à donner un coup de pouce à des genres sous-représentés en France. Voilà qui à de quoi susciter la curiosité et la crainte d'un nouveau coup d'épée dans l'eau. De fait, le long-métrage est en demi-teinte et on y verra soit un verre à moitié plein, soit un verre à moitié vide. Qu'est-ce que l'on peut mettre dans le verre? Le sujet est bien choisi: l'élevage d'insectes alors que l'on pense que la consommation de viande telle qu'on la pratique est condamnée à plus ou moins long terme revient suffisamment sur le tapis pour qu'on y trouve un potentiel de films d'horreur. La réalisation de Philippot est soignée, on baigne pendant une grande partie du film dans une ambiance de drame rural à tendance naturaliste mais on n'oublie jamais la présence de ces sauterelles, le bruit qui rend fou ou auquel on ne fait plus attention tellement on s'habitue à l'avoir en fond, et le dégât qu'elles pourraient faire. Les comédiens, adultes ou plus jeunes, sont bien dirigés. Bref, il y a vraiment des moments où l'on se dit que c'est pas mal du tout, le film a quelque chose et pour peu que l'on accepte un début qui prend son temps mais qui pose au moins un contexte peu mis en avant dans les films d'horreur (la campagne française, ses agriculteurs, leurs difficultés), on tient le bon bout.

Le verre à moitié vide, alors? Le scénario ne parvient pas à passer la seconde, hésite dans quelle direction verser: folie de la mère, qui va de plus en plus loin pour abreuver ses chères sauterelles? Invasion d'insectes promise par l'affiche? Alors qu'une première évasion d'une serre laisse penser qu'on va y avoir droit, le soufflé retombe vite temporairement et le film reprend son cours avec peu de dégâts avant de s'emballer à nouveau dans le final. On abandonne des pistes en chemin, sans savoir s'il s'agissait d'éviter un cliché (la tachycardie du frère, la brute du lycée...) ou s'il s'agissait seulement de touches pour étoffer les personnages et l'intrigue.

Le dernier quart d'heure parvient par moment à être tendu (la scène où Laura va s'enfermer dans sa chambre et appelle Karim puis l'arrivée de celui-ci tandis que l'on craint que le pire soit arrivée dans l'intervalle), malheureusement malgré quelques cadavres supplémentaires, cela reste trop timide, trop évacué, trop expédié. Pas de grosse apocalypse suggérée à défaut de pouvoir être montrée. On peut comprendre la volonté de rester à hauteur humaine, à retomber dans le drame familial dans lequel baignait le film dans la première partie mais la déception prévaut.

Doit-on donc encore une fois se résoudre à saluer seulement l'initiative faute de pouvoir s'enthousiasmer pour le film lui-même? Malgré quelques bonnes choses, La Nuée laisse hélas trop sur sa faim pour convaincre.
potion préparée par Zakath Nath, le Mardi 22 Juin 2021, 21:19bouillonnant dans le chaudron "Films".