Où suis-je?

Bienvenue sur ce blog consacré à un peu tout et n'importe quoi, mais où il sera principalement question de: Harry Potter et la fantasy en général, de romans d'aventures maritimes, de littérature, de séries télés (majoritairement des productions britanniques, mais pas que) et de cinéma!


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Le Jour de mon retour
En 1968, Donald Crowhurst, homme d'affaire anglais passionné de voile, se lance dans le premier tour du monde en solitaire sans escale, espérant renflouer son entreprise en difficulté. Mais ce plaisancier n'est pas préparé à relever le défi, et les difficultés ne tardent pas à poindre.

Le cinéma aime les histoires dépeignant des personnages remportant des triomphes improbables, qu'ils soient sportifs, politiques, ou tout simplement sur eux-mêmes. Il aime aussi dépeindre des échecs qui dissimulent tout de même une forme de victoire: peu importe de ne pas être classé premier si tu t'es dépassé, peu importe d'être connu comme un réalisateur calamiteux quand tu te voyais en artiste d'importance du moment que tu atteints une forme de reconnaissance. Mais il y a aussi quelque chose de fascinant dans le ratage pur et simple, le désastre annoncé qui prend des proportions dantesques. L'histoire de Donald Crowhurst, qui n'en est pas à sa première adaptation à l'écran, avait donc de quoi séduire. Néanmoins, le film de James Marsh reste trop timide pour vraiment convaincre.

On part pourtant avec de solides atouts, à commencer par une jolie distribution: Colin Firth et Rachel Weisz bien sûr, mais également David Thewlis en attaché de presse, et une galerie de visages connus pour qui s'aventure un temps soit peu dans le domaine du cinéma et des séries britanniques: Andrew Buchan, l'inévitable Mark Gatiss, Finn Eliott remarqué il y a quelques mois dans le rôle du jeune Philip dans la saison 2 de The Crown... Mais ni le scénario, ni la mise en scène ne sont à la hauteur du sujet.

L'écueil majeur est la progression psychologique de Crowhurst, la façon dont il s'enferre dans son mensonge: il n'y a pas vraiment de crescendo jusqu'au dernier quart d'heure. Il y avait une amorce de quelque chose dans la lueur dans les yeux du personnage au début lorsque Chichester lance les modalités de la course, une folie déjà présente qui ne demande qu'à éclore et le pousse à se lancer, mais avant même son départ il est ramené à un homme terrifié par une situation qui le dépasse et donne davantage l'impression de subir que d'agir. La mise en place de son stratagème et les explications sont maladroitement amenées (certes, il est difficile de faire de l'exposition quand un personnage est seul à l'écran) et parfois répétitives (puisque Colin Firth dit pourquoi il ne peut finir premier, il était inutile que David Thewlis en parle aussi à la fin). Les scènes à terre peinent à faire monter la tension entre les espoirs et la médiatisation croissante que suscite le parcours de Donald et la réalité.

Par moment, on sent tout de même le film que l'on aurait pu avoir, quand on effleure les conditions de vie à bord, les éléments affrontés. Les flash-backs familiaux sont pesants mais la dernière scène de Clare face à la presse fonctionne et le petit passage à la Latitude des Chevaux fait son petit effet. On ne reste cependant qu'en surface.

Récit d'une escroquerie qui se retourne contre son auteur, déchéance d'un homme qui a rêvé trop grand... Le traitement trop sage de ces thèmes rend le film oubliable bien qu'il ne soit pas désagréable à regarder.
potion préparée par Zakath Nath, le Dimanche 11 Mars 2018, 20:16bouillonnant dans le chaudron "Films".