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Bienvenue sur ce blog consacré à un peu tout et n'importe quoi, mais où il sera principalement question de: Harry Potter et la fantasy en général, de romans d'aventures maritimes, de littérature, de séries télés (majoritairement des productions britanniques, mais pas que) et de cinéma!


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Le Grand Nulle Part
--> Le Quatuor de Los Angeles 2
À l'aube des années 50, Danny Upshaw enquête sur une série de meurtres particulièrement atroces. Mal Considine, de son côté, est chargé d'enquêter sur les membres d'une union syndicale soupçonnés de sédition communiste. Il va être rejoint par un associé improbable, Buzz Meeks, ancien flic corrompu exécuteur des basses œuvres du producteur Howard Hughes et lié au gangster Mickey Cohen.

Après Le Dahlia noir, James Ellroy poursuit son exploration du Los Angeles de l'après-Seconde Guerre Mondiale, cette fois en suivant trois flics d'horizon différents mais chacun torturé à sa manière: Danny Upshaw, jeune et brillant mais dont on discerne peu à peu un secret qui pourrait lui coûter, dans le meilleur des cas, sa réputation. Mal Considine, juriste de formation et interrogateur hors-pair dont le mariage est un échec et qui craint que sa femme ne le prive de son fils adoptif auquel il tient plus que tout. Enfin, Turner "Buzz" Meeks, ex-flic ripoux servant de proxénète à Howard Hughes et acoquiné à Mickey Cohen (il faisait déjà une petite apparition dans le roman précédent et l'ambitieux procureur Ellis Loew revient aussi).

On a encore droit à des meurtres accompagnés de mutilations, fictifs cette fois-ci mais qui parviennent à être plus immondes que celui d'Elizabeth Short, une gageure. Si Ellroy n'a pas poussé les potards à fond sur ce coup-là, je préfère ne pas savoir à quoi cela ressemble quand il pousse les potards à fond. L'enquête d'Upshaw va courir sur tout le roman mais l'intérêt repose une nouvelle fois dans la peinture historique de Los Angeles et la manière dont tout se lie: Hollywood, la politique, la police, les gangsters. S'il est bien pratique du coup que l'investigation d'Upshaw recoupe celle de Mal et Buzz, cela participe à un sac de nœuds plus général. Le portrait des trois protagonistes est aussi une des réussite: Upshaw pourrait presque passer pour un héros classique, bon policier, désireux d'éclaircir un mystère que ses collègues, par mépris pour les victimes, ne veulent pas creuser, et son secret honteux ne devrait pas en être un dans un monde idéal. Seulement voilà, chez Ellroy, il est difficile d'être un héros classique et le récit prend un tournant inattendu au deux-tiers. Mal est peut-être celui qui a le plus de mal à émerger du lot et le plus difficile à cerner, ses problèmes familiaux m'ayant moins passionnée que le reste. Quant à Buzz Meeks, il n'a au départ pas grand chose pour lui, corrompu, brutal et proxénète, et son parcours suicidaire n'en devient que plus intéressant au fur et à mesure que l'histoire avance. Les dernières pages se perdent un peu en longues explications sur l'histoire du tueur dont on savait déjà une bonne partie mais c'est à Meeks que revient une conclusion échevelée (qui ne pourra pas déboucher sur un Happy-end à long terme) et c'est lui qui émerge comme l'(anti)-héros en quête de rédemption très improbable de toute cette sordide histoire.

Ellroy n'a pas son pareil pour dépeindre les turpitudes humaines et dans ce tome on est tellement servi qu'il faut avoir l'estomac bien accroché. Néanmoins, le style, la manière de faire revivre toute une époque et tout un milieu, aussi peu reluisants soient-ils, et les personnages auxquels on s'intéresse malgré tout emportent l'adhésion.
potion préparée par Zakath Nath, le Lundi 21 Février 2022, 20:15bouillonnant dans le chaudron "Littérature".