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Bienvenue sur ce blog consacré à un peu tout et n'importe quoi, mais où il sera principalement question de: Harry Potter et la fantasy en général, de romans d'aventures maritimes, de littérature, de séries télés (majoritairement des productions britanniques, mais pas que) et de cinéma!


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Le Dernier Face à face
Brett Fletcher, timide et souffreteux professeur d'Histoire, quitte Boston pour le Texas afin de soigner ses poumons. Là-bas, il devient brièvement l'otage du bandit Solomon "Beauregard" Bennett, et à son contact se montre de plus en plus séduit par son mode de vie.

Un de mes albums de Lucky Luke préférés, La Guérison des Daltons, raconte l'histoire d'un précurseur de Freud qui se targue de pouvoir, en explorant l'enfance des Daltons, comprendre ce qui les a poussés à une carrière criminelle et les ramener sur le droit chemin. Évidemment, cela ne se passe pas comme prévu et c'est le brave psychanalyste qui finit par devenir un bandit, se servant de son intellect et de sa connaissance de l'âme humaine pour cambrioler des banques bien plus efficacement que ses anciens patients, tandis que sa thérapie aura eu un impact, le temps de l'aventure, sur Averell.

Le Dernier Face à face, western italien de Sergio Sollima, pourrait en être une version sombre et sérieuse. En effet, on suit le parcours croisé de Brett Fletcher (Gian Maria Volontè), "mauviette" de la Côte Est qui, tout d'abord pétri de grands principes et malade à l'idée de tuer (il ne peut tirer sur un lapin même s'il en mange), va goûter à la violence au contact de Beauregard (Tomás Milián). Ce dernier, bandit inculte qui ne pense pas au-delà de sa simple survie dans un monde impitoyable, va commencer à remettre l'existence qu'il connait en question. S'ajoute un troisième personnage, au rôle que l'on penserait plus secondaire mais qui se révèle décisif, celui de Charley Siringo, un agent Pinkerton à la recherche de Beauregard et qui va lui aussi devoir s'interroger sur les notions de justice.

Le film n'est pas sans défauts. Tout d'abord, la perruque dont est affublé le pauvre Tomas Milian n'aide pas à prendre ce dangereux outlaw au sérieux (bien que cette coiffure très particulière ait une petite raison d'être in fine). Ensuite, il faut un petit moment pour s'adapter à ces États-Unis très européens (un décalage que je n'ai jamais connu sur les Leone où je marchais tout de suite. Je pense que l'architecture de la salle de cours dans la première scène faisait si peu bostonienne même pour quelqu'un qui n'y connait pas grand chose comme moi que ça m'a un peu bloquée). Enfin, Sollima avait tourné environ 2h30 de film, qui fut ramené à 1h50 (et 1h30 lors de sa sortie en France, je n'ose imaginer le massacre). On sent les coupes dans un enchaînement parfois saccadé des séquences, surtout au début.

Mais peu à peu, on entre dans le film, guidé au départ par le personnage de Fletcher, attiré par l'existence de Beauregard, pas tant pour la liberté et la force qu'elle suppose (même si cela joue un rôle: Fletcher semble miraculeusement guéri de sa fragilité aux poumons quand il embrasse sa vie de hors-la-loi) mais pour le pouvoir qu'elle procure: un de ses premiers actes pour s'affirmer dans la bande est d'ailleurs de commettre un viol, puis il tyrannise la petite ville libre de Pierres de Feu et il apparait vite qu'il ne sombre pas moralement mais lâche la bride à des traits présents chez lui dès le début mais qu'il était trop inhibé pour extérioriser dans l'Est civilisé, le tout en justifiant ses actes par de beaux discours. Alors qu'il devient de plus en plus monstrueux, et d'autant plus dangereux qu'il met son intelligence au service de sa violence, l'évolution de Beauregard est un peu moins limpide et peut paraître brutale, trop idéale (il est sans doute plus facile de croire que monsieur-tout-le-monde puisse se révéler un sale type quand on lui donne les moyens de l'être que l'inverse). Elle conduit néanmoins à un dernier quart d'heure de haute volée, où l'affrontement des trois personnages prend tout son sens, au terme d'une dernière inversion des attentes (la fameuse horde sauvage qu'on évoque très tôt ne sera finalement pas celle vue à l'écran).

Le Dernier Face à face est moins accrocheur et immédiatement jouissif que les westerns de Sergio Leone, mais la trajectoire des personnages est aussi fascinante que mémorable.
potion préparée par Zakath Nath, le Samedi 24 Août 2019, 18:31bouillonnant dans le chaudron "Films".