Un simple berger de Transylvanie, Frock, rompt la tranquillité de son village en annonçant avoir vu de la fumée sortir du château voisin à l'abandon. Après une expédition du forestier et du médecin de la communauté pour voir si la bâtisse est habitée tourne mal, la panique commence à monter.

C'est l'heure des aveux, je passe à table: je n'avais jamais lu un seul roman de Jules Verne jusqu'à ce week-end. Ce n'est pourtant pas faute d'en avoir eu chez moi pendant mon enfance, que ce soit les premières éditions poches ou au moins un de ces superbes ouvrages de chez Hetzel, mais ça ne m'avait pas attirée à l'époque où on les donne généralement à lire et je n'y étais plus vraiment revenue depuis.

Et pour commencer, on ne peut pas dire que j'attaque par un grand classique, mais qu'importe, le résumé promettait une petite histoire gothique, et c'est ce que l'on a, plus ou moins.

Plus, car Le Château des Carpathes offre tous les ingrédients du genre: le lieu, qu'on associe volontiers à Dracula avant toute chose, le château abandonné sans que le voisinage ne connaisse le sort exact de son dernier occupant, et des amoureux contrariés ayant tendance à tomber en syncope au moindre stress.

Moins, car raconter une pure histoire gothique n'était sans doute pas ce qui intéressait Jules Verne en premier lieu et son recours à la technologie de pointe pour l'époque, et même avant-gardiste, ne surprend peut-être pas de sa part mais éloigne finalement le récit de son aspect totalement classique qui le caractérisait jusque-là.

Il s'agit probablement d'un Verne très mineur mais le court roman est tout de même très plaisant et mérite d'être (re)découvert.