Helicon, prince de Dardanie, s'est attiré la haine du roi des Mycéniens, Agamemnon, qui envoie un assassin à ses trousses. Ce n'est que le moindre des problèmes d'Helicon, qui se retrouve également mêlé malgré lui aux intrigues de la cour du roi Priam, à Troie.

Le Seigneur de l'Arc d'Argent est le premier tome du Cycle de Troie, ultime œuvre de David Gemmell, prématurément décédé. S'il a laissé une liste de romans conséquente, je n'avais lu que Légende, peut-être son livre le plus connu et si j'avais apprécié ce dernier, il ne m'avait pas non plus convaincue de me lancer immédiatement dans d'autres bouquins de l'auteur.

En tout cas, cette trilogie s'ouvre de belle manière. L'aspect fantasy est pour le moins ténu, pour l'instant en tout cas, car l'angle d'attaque est plutôt de chercher l'aspect rationnel sous la mythologie. La seule entorse à ce parti-pris pour l'instant vient du personnage de Cassandre et des prophéties en général qui tapent juste sans donner l'impression de pouvoir être interprétées de façon adéquate seulement après coup.

Gemmell (assisté de sa femme Stella) est en tout cas toujours à l'aise pour décrire des scènes de combat, et il apprécie de toute évidence les guerriers durs à cuire mais futés et torturés. On se retrouve avec une belle galerie de personnages charismatiques, tels qu'Helicon, Argurios ou Andromaque, des passages touchants avec de la romance contrariée et des rebondissements liés au nid de serpents qu'est la cour troyenne, où les plus antipathiques ne sont pas forcément les plus traitres.

Néanmoins, c'est surtout la relecture de L'Iliade qui va retenir l'attention bien que ce tome serve avant tout d'introduction et que l'on n'en soit pas à la Guerre de Troie que l'on connait. Les figures mythiques sont reprises mais parfois tordues de manière à ne pas savoir où Gemmell nous mène. On n'est parfois conforté dans nos impressions (Agamemnon n'a rien de sympathique), et parfois pris à contrepied (Hélène, juste aperçue au détour d'une scène, n'est pas présentée comme une beauté telle qu'elle mobilisera des milliers de navires, le Cheval de Troie n'est pas ce à quoi on s'attend...).

Le Seigneur de l'Arc d'Argent donne donc bien envie d'enchaîner sur la suite pour voir comment le reste de la légende sera servie à la sauce Gemmell.