Les Ferrailleurs ont fui Fetidborough mais la police londonienne les traque toujours. Clod, persuadé que Lucy Pennant est morte dans l'incendie du quartier, est partagé entre envie de vengeance et le désir de ne plus rien avoir à faire avec sa monstrueuse famille.

On pouvait se demander comment Edward Carey allait boucler son intrigue, puisqu'une partie de celle-ci reposait sur un problème a priori insoluble: les Ferrayor et leurs objets de naissance ne pouvaient rester humains en même temps, la seule exception étant Moorcus et son ancien Grille-Pain. En fait la résolution était là depuis le départ, donc cela peut sembler facile, mais heureusement, ce dernier tome ne manque pas d'intérêt par ailleurs.

Les pauvres habitants de Fetidborough (ceux qui restent en tout cas) sont les plus à plaindre, puisque après avoir été exploités par les Ferrayors, ils sont traqués par la police londonienne qui ne les considère pas plus comme de la vermine. Les Ferrayor eux-même s'en sortent à peine mieux et on pourrait plaindre les plus sympathiques du lot mais les autres ne facilitent pas la tâche. D'autant qu'ils ont des pouvoirs pour se défendre et les utilisent. Quant aux londoniens, ils sont pour la plupart les victimes collatérales d'un problème qu'ils ont ignoré pendant des années et qui les dépassent désormais.

Tout dépend donc du parti que Clod va prendre, mais on a beau faire pour qu'il se laisse emporter par son désir de vengeance, on se doute bien qu'il est trop brave pour mal agir longtemps et que Lucy aura une influence majeure sur lui. Cela n'empêche pas le climax d'être haletant, et doux-amer (certains personnages méritaient une meilleure fin), et la trilogie, agrémentée des es illustrations de l'auteur, garde tout du long son ton bien particulier.