Où suis-je?

Bienvenue sur ce blog consacré à un peu tout et n'importe quoi, mais où il sera principalement question de: Harry Potter et la fantasy en général, de romans d'aventures maritimes, de littérature, de séries télés (majoritairement des productions britanniques, mais pas que) et de cinéma!


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La Secte sans Nom
Neuf ans après l'enlèvement de sa fille Angela, Barbara la croit toujours morte. Après tout, un corps a bien été retrouvé. Lorsqu'elle reçoit des coups de fil d'une adolescente prétendant être sa fille, Barbara commence à soupçonner que celle-ci est prisonnière d'une secte qui a des projets particuliers pour elle.

De tous les romans écrits par Ramsey Campbell, La Secte sans nom est sans doute le plus connu, ou en tout cas son titre évoque-t-il au moins son adaptation par le réalisateur espagnol Jaume Balagueró. L'histoire comporte bons nombres de passages terrifiants, sans grands effets démonstratifs mais en sachant poser une ambiance qui donne l'impression que tout tombe en putréfaction: alors que Barbara tente de remonter la trace de la secte, on passe de maisons abandonnées à des quartiers défavorisés où n'importe quoi peut se tapir dans l'ombre, et c'est généralement le cas. Il y a une hostilité latente qui se dégage de tout et de tout le monde (Barbara est ainsi deux fois en butte à l'animosité des épouses d'auteurs dont elle est l'agent, qui passe simplement pour de la jalousie ou de la méfiance mais qui ajoute au côté pensant). Campbell reste souvent flou quand de pauvres victimes se font attaquer par de mystérieuses créatures, ce qui contribue efficacement à un sentiment de paranoïa. Barbara est de plus en plus seule, ne peut faire confiance à personne car les autres personnages sont soit sceptiques, soit prêts à l'aider mais pêchent par imprudence, quand ils ne tombent pas sous la coupe de la secte.

Le roman a également plusieurs aspects très frustrants. Le comportement des personnages est parfois assez difficile à croire. Par exemple, la directrice de l'école d'Angela qui la laisse partir avec un parfait inconnu n'a pas l'air marqué par la culpabilité. Certes, sa manière véhémente de se défendre d'avoir agi comme tout le monde l'aurait fait peut être un moyen de la masquer et à sa manière elle essaie ensuite d'aider Barbara mais je pense que n'importe quel adulte responsable d'enfants, dans les mêmes circonstances, aurait été effondré. La narration a un aspect décousu par moment qui m'a fait me demander si la version française n'avait pas été caviardée (la collection J'ai Lu Épouvante était coutumière du fait, j'ignore s'il en était de même pour Pocket Terreur) et la traduction semble assez moyenne (on dirait que le traducteur ignore que Charlie's Angels est connu chez nous sous le titre de Drôles de Dames, ce qui l'aurait aidé à réaliser que ses protagonistes sont, eh bien, des dames...). La secte reste mystérieuse, ce qui se conçoit mais on aimerait par moment plus de détails, ne serait-ce que sur l'étrange Kaspar Ganz et son rôle exact.

En dépit de ses défauts, La Secte sans Nom n'en reste pas moins un récit qui ne manque pas de faire frissonner, grâce à une atmosphère désespérée et oppressante particulièrement réussie.
potion préparée par Zakath Nath, le Jeudi 15 Juillet 2021, 19:09bouillonnant dans le chaudron "Littérature".