Dans un laboratoire mobile, une équipe de scientifiques et de militaires parcourent la Grande-Bretagne à la recherche d'un remède à l'apocalypse zombie qui ravage la Terre. Stephen, un jeune surdoué qui les accompagne, fait alors une découverte majeure: des enfants contaminés qui bien qu'avides de chair fraiche, sont capable de réflexion et de sentiments.

Avec Celle qui a tous les dons, M.R. Carey avait abordé le thème du zombie du point de vue de Mélanie, une jeune fille contaminée durant la grossesse de sa mère et qui comme ses semblables était à la fois affectée par une violente fringale et dotée de capacités physiques et intellectuelles hors-normes. Le livre s'interrogeait alors sur ce qu'était l'humanité, comment elle se confrontait à une extinction ou à une évolution qui condamnait des "modèles" plus anciens. La Part du Monstre se situe dans le même univers, quelques années auparavant. Si l'on évoque en passant le professeur Caldwell, les protagonistes sont tous inédits mais les fils seront reliés avec le premier roman. On s'attache à un petit groupe et notamment à Samrina Khan, scientifique enceinte, et Stephen, un autiste surdoué. Autour d'eux gravitent des militaires et des scientifiques tandis que les tensions éclatent car chacun a son idée quant à la manière de mener leur mission ou a ses propres objectifs qu'il dissimule aux autres. Bref, alors que la situation est déjà désespérée, ces incorrigibles humains ne peuvent s'empêcher de se faire la guerre.

Le livre est donc proche dans l'esprit de Celle qui a tous les dons, avec des personnages qui pour certains semblent assez similaires (les soldats sinistres mais qui au fond ne sont pas si mauvais) et qui explore les mêmes thématiques: qu'est-ce qu'être humain, comment conserver cette humanité, comment paraître humain aux yeux des autres même quand on ne réagit pas comme eux (problème qui touche à la fois Stephen - on est quand même pas mal dans le cliché de l'autiste génial - et les enfants sauvages à l'extérieur). On se retrouve donc une nouvelle fois confronté à l'idée de notre extinction ou tout du moins notre remplacement, néanmoins l'épilogue donne l'impression que Carey a mis de l'eau dans son vin avec un côté Je suis une Légende en plus soft.

La Part du Monstre est un roman prennant et dont on apprécie les dilemmes auxquels font face les personnages principaux. Il n'apporte toutefois pas grande chose à Celle qui a tous les dons et dans une certaine mesure en amoindrit l'impact.