Les ennemis du roi Kelson ont été vaincus et ce dernier, toujours décidé à restaurer le culte du saint Camber, part en quête de reliques en compagnie de son frère de sang Dhugal. Il ignore que son cousin Conall s'initie aux pouvoirs derynis alors que le seul membre de la lignée haldane en droit de les posséder est le monarque en exercice.

Eh bien, j'en suis presque arrivée au bout puisque après avoir achevé ce tome il ne me reste plus qu'un roman indépendant pour achever le cycle, du moins la partie traduite en français. Le moins qu'on puisse dire c'est que cette quatrième trilogie s'achève de manière... elle s'achève. Plus le méchant est réussi, plus le film est réussi, disait l'autre. L'ennui est que le méchant est Conall, le cousin dont on devinait dès sa première scène deux tomes auparavant qu'il n'y avait rien à en attendre de bon puisqu'il était maussade et arrogant. Il aurait au moins pu rester en retrait mais non, il a pris du galon pour devenir la principale menace.

Malheureusement, il n'a aucune envergure. Il fait quelques dégâts et passe bien près de réussir son coup mais en improvisant totalement, puisqu'il n'entre vraiment en action qu'après un accident bête. Ce qui aurait pu être intéressant: un antagoniste qui ne voulait pas l'être mais est entraîné dans une spirale incontrôlable qui l'oblige à s'enfoncer davantage dans la trahison. Katherine Kurtz s'acharne à le rendre antipathique et chaque fois qu'elle semble sur le point d'introduire une dose de complexité en notant que Conall ne voulait pas vraiment faire de mal à untel ou untel, elle fait vite demi-tour en rappelant sa jalousie et son ambition. Le personnage est raté, a tous les défauts, et pourtant arrive à manipuler Rothana, qui de femme pleine de répondant devient complètement nunuche pour les besoins de l'intrigue. Ajoutons à cela les dialogues aussi ampoulés que d'ordinaire, des héros désespérément lisses (on nous répète un certain nombre de fois que Kelson est puceau, tout comme Dhugal, parce que de bons Chrétiens comme eux ne fautent pas, ceinture jusqu'au mariage!) et une géopolitique toujours floue (je ne comprend rien au pays voisin de Torenth dont la population est un mélange de Celtes et de Maures, ou toutes les religions se côtoient en paix, nous dit-on, et où les Derynis dirigent sans qu'on nous parle d'Humains persécutés et pourtant ils ont généralement tenus le rôle des méchants face aux héros de Gwynedd parce que...?).

Il aurait peut-être fallu prier Saint Camber pour avoir un miracle mais ce n'est pas au bout de douze tomes que l'on va tout à coup ressentir un coup de cœur pour une série qu'on a jusque-là trouvé très moyenne. Certains volumes étaient pourtant un peu meilleur que d'autres, celui-ci finit par épuiser la patience.