Où suis-je?

Bienvenue sur ce blog consacré à un peu tout et n'importe quoi, mais où il sera principalement question de: Harry Potter et la fantasy en général, de romans d'aventures maritimes, de littérature, de séries télés (majoritairement des productions britanniques, mais pas que) et de cinéma!


mon compte twitter mon tumblr mon compte bétaséries



Les aventuriers de l'article perdu

Archive : tous les articles

Principaux grimoires

Inventaire des ingrédients

Ce qui mijote encore

Potion précédente-Potion suivante
La Poursuite Infernale
Alors qu'ils convoient un troupeau, Wyatt Earp et ses frères font halte près de Tombstone. Tandis que les trois aînés vont se rafraichir en ville, le bétail est volé et James, le benjamin de la fratrie, assassiné. Wyatt décide alors d'accepter le poste de shérif de Tombstone afin de découvrir et punir celui qui a fait le coup.

Ah, les titres français! Bien avant les années 90 où nombre de films américains destinés aux ados se retrouvaient avec "sexe" dans leur titre, il y a eu ces westerns dont le nom faisait référence à une chanson populaire. Du moins populaire de l'autre côté de l'Atlantique, mais puisque cela n'évoquait rien au public français, il fallait trouver quelque chose de plus accrocheur et épique. Ce fut le cas pour She wore a yellow ruban devenu La Charge héroïque, c'est également le cas du film qui nous intéresse ici, My Darling Clementine du même John Ford, qui promet dans l'Hexagone une poursuite infernale. Il y aura effectivement une poursuite, mais n'y cherchez pas le sommet du film, c'est une péripétie simplement réglée.

L'Ouest avait déjà ces épisodes de légende et l'âge d'or du western a contribué à poser un peu plus la mythologie, avant que celle-ci soit sérieusement remise en question quelques années plus tard. John Ford s'attaque ici au fameux règlement de compte à OK Corral entre la famille Clanton et les frères Earp, ou plutôt il l'utilise comme toile de fond, car il ne mise pas sur le spectaculaire. L'échange de coups de feu sera d'ailleurs court. Dans la réalité il a à peine duré une poignée de secondes, et Ford n'en rajoute pas, ce qui ne veut pas dire qu'il ne prend pas de liberté avec les faits bien au contraire (James Earp n'était pas le plus jeune mais l'aîné des frères, n'a jamais été tué par les Clanton pour la bonne raison qu'il n'était même pas présent, entre autres petits arrangements).

Malgré un Walter Brennan inattendu en méchant, les Clanton se font discrets et on s'intéresse surtout aux rapports entre Wyatt Earp et Doc Holliday. Le premier compose un héros de western classique type: droit, habile dans l'action et plein de répondant, mais totalement godiche en présence d'une femme bien comme il faut. Un mélange d'autorité cool et de maladresse qui fait mouche (inutile de préciser que le vrai Wyatt Earl était beaucoup moins sympathique). Victor Mature en Doc Holliday arrive à être à la fois monolithique et touchant en tubard torturé. Linda Darnell fait bien son boulot dans le rôle de la fille de mauvaise vie jalouse mais pas vraiment méchante tandis que Cathy Downs hérite de celui moins palpitant de la Clementine du titre, qui se résume à être bien comme il faut et pourtant permet aux autres personnages de se dévoiler.

Il y a bien quelques pointes d'humour (le barbier) et le thème optimiste de la naissance d'une ville débarrassée de ses fauteurs de trouble, mais La Poursuite infernale est un film plutôt triste, que ce soit dans la déchéance du personnage de Holliday tout en auto-détestation ou dans les sentiments rentrés de Wyatt (qui peut donner l'impression de ne pas être énormément affecté par la mort de ses proches mais on est plus dans la retenue que dans l'indifférence. Il faut quand même dire que le film est court et ne creuse pas non plus trop certains points qui auraient pu l'être). Le noir et blanc est superbe et même si l'on pourra préférer voir Monument Valley dans toute sa splendeur technicolor, le film reste beau à regarder.

Les amateurs de grandes poursuites à cheval risquent d'être déçus par les promesses mensongères du titre français (d'ailleurs, la vf d'époque est croquignolesque, Tombstone étant carrément traduit en Tombeau et Wyatt devenant William), mais il serait dommage de passer à côté du charme doux-amer du film pour cette simple raison.

En bonus, la fameuse chanson:

potion préparée par Zakath Nath, le Mercredi 4 Septembre 2019, 22:16bouillonnant dans le chaudron "Films".