À la mort de ses parents, Angharad "Harry" Crewe rejoint son frère posté en garnison dans la contrée colonisée de Damar. Alors que des troubles s'annoncent venant du Nord, Harry attire l'attention de Corlath,le roi du Peuple des Collines de Damar, à qui l'on prête des pouvoirs surnaturels.

Au temps jadis, quand je lisais de la fantasy sans connaître le mot fantasy, j'avais emprunté à la bibliothèque municipale un roman publié au Livre de Poche Jeunesse intitulé Casque de Feu. Il m'avait beaucoup plu, mais il ne m'en restait qu'un vague souvenir à base d'héroïne rousse en décalage avec son entourage qui finit par montrer de quel bois elle se chauffe en affrontant un sorcier maléfique et un dragon avec son épée et son cheval. Ce n'est que des années après que j'ai découvert que le livre avait été écrit par Robin McKinley, qu'il s'intitulait en anglais The Hero and the Crown et qu'il s'agissait de la préquelle de The Blue Sword, roman dont je vais parler ici car comme par un fait exprès, en visitant Hay-on-Wye cet été, village gallois avec des librairies partout, j'ai justement trouvé les deux bouquins d'occasion.

The Blue Sword met en vedette Harry, une jeune femme qui s'en va rejoindre son frère officier de cavalerie dans une petite garnison frontalière et qui ne tarde pas à se faire enlever par le chef du peuple qui habite dans les montagnes d'à côté. Cela fait d'entrée très western, même si ce n'est pas du tout un décalque de La Prisonnière du Désert dans un milieu fantasy. Le roi Corlath s'intéresse à Harry car il a discerné chez elle des pouvoirs qui pourraient être bien utiles alors qu'un vilain sorcier au nord rassemble ses armées. La suite des événements lui donne totalement raison, même si Harry ne se contentera pas de suivre ses instructions et va au contraire prendre une initiative payante.

L'intrigue est plutôt simple et rondement menée: Harry s'acclimate vite, avec un semblant d'explication qui n'efface pas tout de même l'impression que le personnage est un peu téléguidé par le destin et ses capacités, les adversaires restent mystérieux et ne sont pas totalement humains, ce qui fait que l'on peut leur faire tomber une montagne dessus sans état d'âme, et tout est bien qui fini bien.

Rien d'une folle complexité donc, mais on s'amuse bien parce qu'il n'y a aucun temps mort, la protagoniste ne se laisse démonter par à peu près rien, et il y a même quelques bonnes surprises (le frère aîné n'agit pas exactement comme on pourrait le supposer en le voyant dans les premières pages).