À la fin du IVe siècle après Jésus-Christ, Publius Varrus, centurion romain né en Bretagne, noue une amitié profonde avec son supérieur, Caius Britannicus. Ce dernier voir se profiler la chute de l'empire, conscient que les incursions de saxons au sud du Mur d'Hadrien ne sont pas de simples escarmouches, et il entend bien se préparer aux changements profonds qui s'annoncent.

Les opérations promotionnelles sur les livres numériques ont du bon pour découvrir des titres sur lesquels on aurait fait l'impasse autrement ou simplement pour réaliser une économie sur un livre qui nous tentait déjà. Il y a toutefois un inconvénient, quand on achète trois tomes d'un coup d'une même saga: celui de réaliser assez vite en entamant le premier d'entre eux qu'on ne sera pas copain mais qu'on va quand même lire tout ce qu'on a acheté parce qu'on est consciencieuse. Après cette entrée en matière, on va penser que j'ai trouvé ce bouquin raté alors que pas du tout. Alors voyons cela de plus près.

Si l'on se fie au titre de la série, on peut s'attendre à une relecture du cycle arthurien, c'est le cas mais sous l'angle du roman historique, un peu à l'instar de The Warlord Trilogy de Bernard Cornwell. Contrairement à la trilogie en question cependant où l'on reconnaissait vite une bonne partie des personnages mythiques même revus, corrigés et en partie rationalisés, ici les liens avec la légende sont minces et se font attendre: il sera question de Pendragons, de Dame du Lac et d'un minerai céleste dont on devine qu'on en tirera Excalibur mais guère plus, autant être prévenu si l'on attaque ces romans pour y retrouver Arthur, Guenièvre, Merlin et compagnie. Ils arriveront peut-être, je l'ignore, mais il faudra s'armer de patience.

On a donc affaire avant tout pour l'instant à un roman historique mêlant personnages fictifs et réels et décrivant les derniers feux de l'Empire romain en Bretagne du point de vue de Bretons romanisés, ou de Romains bretonnisés. Jack Whyte a fait ses recherches, il y a des bagarres, des complots, tous les ingrédients d'un roman historique recommandable et c'en est un. Seulement voilà, j'ai vite été rebutée par le style très recherché, ce qui ne devrait pas être une tare mais j'avais sans arrêt l'impression que les personnages déclamaient au Sénat même lors de conversations intimes et la psychologie de ces derniers est assez sommaire: soit ils sont très positifs, soit ils sont odieux et basta. Or, même les protagonistes, malgré toutes leurs qualités, ne sont pas parvenus à me séduire.

La Pierre céleste aborde par la bande les mythes arthuriens, plus soucieuse pour l'instant d'historicité et pourquoi pas? Le style ampoulé peut en revanche déolaire, reste la curiosité de voir comment les morceaux de légendes que l'on connait vont être agrémentés au fil des tomes.