Aléa a de nouveau réchappé aux envoyés de Maolmordha, mais le prix à payer a été lourd et la Gaelia est plus que jamais déchirée par les guerres. La jeune fille n'a que peu de temps pour faire entrer l'île dans un âge nouveau.

Alors qu'on en arrive à la conclusion de la trilogie, les faiblesses de celle-ci n'en sont que plus flagrantes. Bien que l'ayant lue dans la version de l'Intégrale J'ai Lu, révisée et augmentée, c'est une impression d'inaboutissement qui domine: la fin est extrêmement rapide, l'utilité du lien entre Aléa et Imala n'aura finalement joué un rôle que dans le deuxième tome, et la révélation sur l'identité du père de l'héroïne tombe à plat.

Ce sentiment d'inachevé se ressent particulièrement dans le cas du personnage d'Amine, qui avait du potentiel mais sa complexité est vite laissée de côté pour la faire basculer dans la folie et mourir. De plus, l'étendue des pouvoirs d'Aléa est telle qu'on se demande par moment si toutes les batailles où elle n'intervient pas sont nécessaires puisque quand elle arrive et prend la parole, elle domine aussitôt la situation.

Néanmoins, pour contrebalancer son côté exceptionnel, on a tout de même droit à une scène où ses compagnons la contredisent, la remettent à sa place et où elle se range malgré elle à leur opinion, ce qui fait du bien tant ce type de personnage tend à toujours avoir raison. De plus, le style reste fluide et l'ensemble rythmé.

En fin de compte, La Moïra propose quelques idées intéressantes, mais peine à les creuser et se révèle trop simple dans son traitement et la caractérisation de ses personnages pour être mémorable mais fait passer le temps de façon agréable.