Evan Reid, sa femme Kay et leur fille Laurie s'installent à Bethany's Sin, village de Pennsylvanie en pleine expansion. La vie y est paisible mais Evan s'étonne de voir peu d'hommes, et dans le nombre, plusieurs mutilés. Son intérêt pour l'histoire de la localité suscite la méfiance et le comportement de Kay commence à changer.

Le Mystère du Lac, aka Zephyr, Alabama, est un roman qui m'a tellement plu que je suis toujours un peu circonspecte à l'idée de me lancer dans un autre livre de Robert McCammon, de peur d'être déçue. J'avais bien aimé L'Heure du Loup sans être enthousiasmée, tomber sur cet autre bouquin chez un bouquiniste était l'occasion de creuser un peu plus même si le résumé ne me tentait pas plus que cela (la petite famille qui emménage dans un patelin tranquille avec un terrible secret et la quatrième de couverture qui dévoile d'emblée la nature de la menace, merci).

Le cadre est efficacement posé avec un personnage de vétéran du Vietnam qui abrite quelques traumatismes (pas tous liés à la guerre d'ailleurs) mais a aussi conservé quelques réflexes qui lui seront bien utiles, une épouse sceptique (trait de caractère compréhensible mais facilement lourd dans une histoire où l'on sait que le surnaturel existe) et leur mignonne petite fille. Les voisins sont accueillants mais il y a des détails qui clochent, une grande bâtisse attire l'attention du héros, le shérif n'a pas la conscience tranquille et les hommes qui se baladent de nuit ou sont juste seuls risquent de rencontrer un destin funeste. Il y a assez peu de surprise dans le déroulement, jusqu'à l'épilogue où les quelques survivants vont pouvoir avec difficulté passer à autre chose sauf qu'on nous laisse supposer que le danger n'est pas totalement écarté (une malédiction a-t-elle jamais été levée purement et simplement?) mais il n'y a aucun temps morts malgré quelques éléments superflus (les rêves prémonitoires du héros apportent assez peu car il peut se méfier de son environnement sans eux, son expédition à la décharge offre certes un moment horrifique mais ne lui apprend rien qu'il ne sache déjà tout en lui faisant courir un risque énorme, ainsi qu'à un comparse qui aurait peut-être pu mieux s'en tirer sans cela).

La Malédiction de Bethany offre son content de morts gores, confronte la petite ville américaine standard à un mythe antique violent, ce qui change un peu de l'horreur folklorique utilisée dans La Fête du Maïs qui partait sur des bases similaires.