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Bienvenue sur ce blog consacré à un peu tout et n'importe quoi, mais où il sera principalement question de: Harry Potter et la fantasy en général, de romans d'aventures maritimes, de littérature, de séries télés (majoritairement des productions britanniques, mais pas que) et de cinéma!


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Le Dernier Voyage du Demeter
Le capitaine du Demeter accepte de transporter plusieurs caisses venues de Roumanie jusqu'à Londres. La traversée tourne au cauchemar quand les membres de l'équipage sont sauvagement assassinés l'un après l'autre. Pour Clemens, matelot et médecin, il n'y a bientôt aucun doute: le navire compte un passager clandestin tellement redoutable qu'il ne peut être complètement humain.

Dans le roman Dracula, l'arrivée du vampire en Angleterre est narrée à travers quelques entrées inquiétantes du journal de bord du capitaine du Demeter, navire naufragé sur la côte de Whitby sans aucun passager encore en vie à son bord. Des fragments qui laissaient entrevoir un voyage de plus en plus terrifiant pour les pauvres marins condamnés mais sur lesquels les adaptations, à l'exception de la mini-série Dracula de Mark Gatiss et Steven Moffat, ne s'attardent pas afin de ne pas ralentir l'intrigue. Le projet d'explorer cette zone d'ombre dans un film remonte à 2002 et plusieurs réalisateurs et acteurs ont été annoncés tandis que le scénario subissait des réécritures. Tout cela pour que le film d'André Øvredal arrive en catimini à la fin des vacances. Au moins sort-il sur grand écran, c'est déjà ça, pourrait-on se dire. Peut-être la gestation longue et douloureuse du projet explique-t-elle le résultat bancal, en grande partie dû à un scénario qui l'est tout autant. Pourtant, il y avait du potentiel, surtout de la part d'un réalisateur ayant déjà relevé le défi du huis-clos horrifique dans The Jane Doe Identity.

Ça ne part d'ailleurs pas trop mal avec ce petit équipage que l'on sait condamné d'avance dans un navire dont on nous fait parcourir à loisir les moindres coins et recoins. Le décor est réussi et le choix de montrer Dracula sous la forme d'une gargouille que l'on dévoile petit à petit est plutôt intéressant. Malheureusement, les morts des marins, bien que violentes, sont peu imaginatives et si l'on fait ponctuellement monter la tension et que l'on n'abuse pas de jumpscare, finalement seule la scène de la cabine, où le danger change de nature en cours de route et que l'on fait durer, est mémorable, encore qu'il y ait deux facilités de scénario qui suffiraient à gâcher le plaisir. Les facilités abondent d'ailleurs: personnage féminin peu vraisemblable (une paysanne roumaine parlant un anglais parfait), gamin qui va faire un tour alors qu'il est déjà conscient du danger à bord et à qui son grand-père a bien dit de rester enfermé, effet des morsures de Dracula plus ou moins rapide selon les besoins...

Puisque le film se basait sur des chapitres souvent oubliés du livre, on aurait pu penser qu'on allait revenir aux sources du personnage de Dracula. Pourtant, encore une fois, on a droit à des vampires s'embrasant au soleil (le comte peut sortir en plein jour s'il veut, merci pour lui, ses pouvoirs sont juste plus faibles). Je craignais, devant la bande-annonce, que l'on sauve les personnages les plus sympathiques et les moins sacrifiables. Cela se révélera aux deux-tiers vrai puisque le gamin ne sera pas épargné et l'on n'escamotera pas pudiquement son sort (entre ce film et La Maison du Mal, le pauvre Woody Norman passe un été traumatisant), tandis qu'on pourrait s'émouvoir du sort d'un autre personnage s'il ne rappelait pas tant le récent Sermons de Minuit. Hélas, on ne peut s'empêcher de gracier le héros admirable sous tout rapport et histoire de justifier cela, d'opérer un lien peu convaincant entre lui et un protagoniste du roman. De plus, les dialogues pompeux et pourtant pauvres n'aident pas à relever le niveau et à croire à cette compagnie décidément mal embarquée.

Cette écriture ne se met donc pas au service d'un casting pourtant pas honteux sur le papier. Ils n'ont que des personnages se hissant rarement au delà du cliché (le vieux capitaine bienveillant sur le point de prendre sa retraite, son second plus méfiant, le matelot brutal, le rigolo, le fanatique qui cite la Bible, le plus instruit que sa condition ne le laisse soupçonner...). Corey Hawkins joue un personnage principal trop pétri de qualités pour être vraiment intéressant, Aisling Franciosi a bien du mal à convaincre dans un rôle auquel on ne peut croire d'entrée de jeu, Liam Cunningham fait le minimum syndical en capitaine dépassé tandis qu'on ne tire pas partie de l'étrangeté que peut dégager David Dastmalchian. Personne n'est mauvais et en même temps personne n'est bon non plus alors qu'on se dit qu'avec de meilleurs dialogues, même des personnages très basiques auraient pu mieux ressortir.

Le Voyage du Demeter est une déception car il y avait matière à un oppressant huis-clos maritime et totalement désespéré mais le résultat est trop tiède, avec un scénario qui prend l'eau par tous les trous.
potion préparée par Zakath Nath, le Jeudi 24 Août 2023, 21:14bouillonnant dans le chaudron "Films".