Kelson a été couronné et est en possession de ses pouvoirs derynis mais les menaces abondent: roi voisin aux visées expansionnistes, fanatique religieux qui rassemble des fidèles pour persécuter les Derynis et membres éminents du clergé dont l'intention est de frapper d'Interdit le duché de son plus fidèle conseiller, Alaric Morgan. Ce dernier n'entend cependant pas se laisser faire.

Au sein du cycle peu folichon des Derynis, La Chasse aux Magiciens est plutôt un bon cru. Pourtant c'est toujours plus ou moins la même chanson: il y a un méchant Deryni qui veut se saisir du trône, ici le roi du pays voisin, des Humains qui ne pensent qu'à exterminer les Derynis bons ou mauvais, principalement pour des raisons religieuses, parfois par rancune personnelle ou pour s'approprier leurs terres, et les héros sont pris entre deux feux, désireux de protéger la couronne avec leur magie sans se faire condamner pour hérésie en passant. Ajoutons à cela que Katherine Kurtz nous introduit un personnage de troubadour caractériel pour quelques intermèdes comiques heureusement peu nombreux et une tragique histoire d'amour entre un Humain et une demi-Deynie qui va tourner court pour une raison qui n'a finalement rien à voir avec les tensions entre les deux peuples et il n'y a pas de quoi s'enthousiasmer davantage que pour le précédent tome. Ou ceux d'avant.

Néanmoins, ça se lit tout seul. Kelson est en retrait et l'on suit surtout Alaric Morgan et Duncan alors que plane une menace d'Interdit qui pourrait plonger le royaume dans une guerre civile, pile quand une puissance étrangère a pour ambition de conquérir ledit royaume, ils croisent un ennemi fanatique qui n'est pas exactement ce qu'il semble, bref, pas vraiment le temps de s'ennuyer malgré des personnages toujours aussi falots (le vote de la Curie aurait pu être passionnant si l'on avait une meilleure connaissance des votants, si on insistait sur les manœuvres, mais non, Untel a telle personnalité et opinion, Untel telle autre, votons et passons à autre chose).

Deuxième tome d'une trilogie oblige, on laisse les héros en fâcheuse posture, suffisamment pour qu'on se demande tout de même comment ils vont se sortir de ce mauvais pas: en étant probablement géniaux, bien sûr, tandis que leurs ennemis sont bornés, mais le besoin d'avoir les détails est suffisant pour ne pas s'arrêter là.