Alors que l'année 1888 touche à sa fin, l'inspecteur Eudes Lacassagne et Louis Bertillon, tout juste sorti de l'école de police, enquêtent sur la disparition d'un cadavre qui n'est que la première d'une longue série.

Un duo d'enquêteurs dans un Paris de la fin du XIXe essayant de tirer au clair une sombre histoire d'enlèvements de cadavres, de culte secret et de résurrection, le tout en croisant la route de personnages historiques (Lacenaire, Landru, Pinkerton...), voilà qui promettait. Hélas, à la fin de ce premier tome, ou plutôt de cette première enquête, c'est la déception qui prévaut.

Premier problème, le style: on ne pourra pas lui reprocher d'être plat, Feldrick Rivat use de termes recherchés, ou d'argot dans les dialogues quand les personnages s'y prêtent, mais ça ne coule pas naturellement et les répétitions finissent par agacer, notamment quand l'inspecteur Lacassagne ne peut ouvrir la bouche sans "cingler", parfois deux fois par page, et quand il ne cingle pas bâbord amure, il gifle et éventuellement, de manière plus conventionnelle, il grince. Ce Lacassagne, d'ailleurs, constitue le deuxième problème du roman: il devrait faire figure de limier difficile de caractère, mystérieux et torturé mais dont on admirerait le talent et qui laisserait percevoir l'humanité derrière le masque. Malheureusement, son passif est trop chargé, comme le style, pour qu'on y adhère et son duo avec le jeune débutant Bertillon ne prend jamais. Le tout pour une intrigue dure à suivre par moment.

La conclusion laisse nos personnages dans une situation particulièrement délicate qui d'ordinaire devrait convaincre de se jeter sur la suite pour découvrir comment ils vont s'en tirer. Dans mon cas, ce ne sera pas de sitôt.