Où suis-je?

Bienvenue sur ce blog consacré à un peu tout et n'importe quoi, mais où il sera principalement question de: Harry Potter et la fantasy en général, de romans d'aventures maritimes, de littérature, de séries télés (majoritairement des productions britanniques, mais pas que) et de cinéma!


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L'Oiseau du Bon Dieu
Henry est un jeune esclave de douze ans dont l'existence bascule quand il est enlevé par John Brown, qui allie banditisme et fortes convictions abolitionnistes et religieuses. Pris pour une fille par Brown et rebaptisé l'Échalote, Henry ne pense tout d'abord qu'à rentrer chez lui avant de suivre l'étrange personnage jusqu'au bout de son combat.

Dans L'Oiseau du Bon Dieu, récemment adapté en une mini-série portée par Ethan Hawke, James McBride revient sur la figure controversée de John Brown qui quelques années avant la Guerre de Sécession avait écumé avec sa bande le Kansas, le Missouri et finalement la Virginie avec un noble objectif en tête: l'abolition de l'esclavage.

C'est à travers les yeux d'un jeune garçon et sous forme d'un récit picaresque que McBride dépeint ce personnage historique qui malgré ses échecs est entré à sa manière dans la légende: prêcheur illuminé, bandit dépenaillé et mal organisé, révolutionnaire capable de soulever les foules, un peu tout cela à la fois, finalement. L'Échalote parait au départ préférer sa condition d'esclave qui lui assurait au moins le gîte et le couvert et porte un regard critique non pas tant sur l'abolitionnisme en elle-même que sur certaines des méthodes employées (il remarque notamment que lors des meetings contre l'esclavage, on parle beaucoup des Noirs mais on ne leur laisse pas vraiment la parole) ou sur certains grands noms de la lutte contre l'esclavage (Harriet Tubman l'impressionne mais le portrait de Frederick Douglass n'est pas très flatteur).

Pourtant, petit à petit et malgré la folie et la planification erratique du soulèvement de Brown, le point de vue de l'Échalote va évoluer. Son bagout prête à sourire mais derrière, il ne cache pas les réalités de l'esclavage, la difficulté à le combattre quand la menace de violentes représailles pèsent, qu'on se soit associé à la révolte ou non. Quant à John Brown, il apparait souvent comme ridicule dans son excentricité et son incapacité à voir au-delà de ce qu'il veut bien voir tout en gardant une ambiguïté à ce sujet et sans que l'on perde le respect pour son engagement tout en étant parfois incrédule devant ses plans.

L'Oiseau du Bon Dieu est un vrai roman d'aventures qui revient ainsi sur une page de l'Histoire des États-Unis de manière aussi irrévérencieuse qu'enlevée.
potion préparée par Zakath Nath, le Vendredi 23 Avril 2021, 12:40bouillonnant dans le chaudron "Littérature".