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Bienvenue sur ce blog consacré à un peu tout et n'importe quoi, mais où il sera principalement question de: Harry Potter et la fantasy en général, de romans d'aventures maritimes, de littérature, de séries télés (majoritairement des productions britanniques, mais pas que) et de cinéma!


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L'Inconnu du Nord-Express
Guy Haines, joueur de tennis, rencontre par hasard dans un train Bruno Antony, un oisif. Ce dernier lui fait part de sa conception du crime parfait: deux inconnus commettent un crime l'un pour l'autre, sans que rien ne puisse les relier à leur victime. Il propose ainsi à Guy de le débarrasser de sa femme qui refuse le divorce tandis que Guy tuerait son père tyrannique. Guy prend la suggestion à la rigolade. Il a tort.

Alfred Hitchcock n'entre pas dans les années 50 très solide sur ses appuis, suite à deux échecs d'affilée: Les Amants du Capricorne, gros mélo en costumes, et Le Grand Alibi, un whodunit moins atypique venant de lui mais auquel on reproche notamment une ouverture mensongère quand elle était seulement destinée à induire en erreur le spectateur. L'Inconnu du Nord-Express, adapté d'un roman de Patricia Highsmith, est l'occasion de renouer avec le public et surtout avec un genre où il a fait ses preuves et qui lui a valu son surnom de maître du suspense. Deux hommes qu'une rencontre fortuite va lier par un meurtre, et peut-être un deuxième...

L'idée de départ est excellente et la tension ne faiblit pas alors que l'étau se resserre autours de Guy, coincé entre Bruno qui attend, après avoir rempli la part de ce qu'il estime être un marché, que le tennisman en fasse autant de son côté, et la police, qui le soupçonne du meurtre de sa femme. Guy a le mobile, on l'a vu se disputer avec elle, son alibi qui devrait être solide ne l'est pas... Ne manque qu'un élément incriminant pour le coffrer pour de bon et malchance suprême, il est entre les mains de Bruno, sous la forme d'un briquet que Guy a eu le malheur d'oublier lors de leur conversation. Guy cédera-t-il au chantage exercé par Bruno, trouvera-t-il quelqu'un pour croire à son invraisemblable histoire, mettra-t-il l'encombrant psychopathe hors d'état de nuire avant qu'il ne lui fasse porter le chapeau pour son assassinat?

Les morceaux de bravoure ne manquent pas: le meurtre de l'épouse de Guy, vu à travers ses verres de lunettes tombés au sol après que Bruno lui ait soigneusement tourné autour tout au long de sa déambulation dans la fête foraine, l'intrusion de Guy chez les Antony où veille un impressionnant molosse, le montage alterné entre le match de Guy et Bruno revenant sur les lieux du crime jusqu'au délirant affrontement final sur un manège devenu fou... Au point où parfois, on se dit que Hitchcock est trop généreux, trop gourmand: puisque Guy est si pressé, est-il nécessaire qu'il remporte son match en seulement trois set? Vu l'enjeu, ne peut-il pas daigner perdre rapidement pour partir le plus tôt possible? La séquence a beau être menée de main de maître, le prétexte pour injecter le suspense peut également être trop visible. De plus, Guy, traditionnel innocent soupçonné à tort, ne parvient jamais à être totalement sympathique.

Est-ce dû au scénario, qui certes lui réserve un happy-end qui lui échappe dans le roman (à cause d'une différence notable dans ses actions) mais le montre trop longtemps inconscient de la véritable menace qui pèse sur lui, ou à Farley Granger, peu expressif même s'il convient finalement bien à ce personnage de sportif un peu veule? Manque de charisme de l'interprète ou choix délibéré, Guy se fait voler la vedette par Bruno, le dandy dérangé joué avec une délectation manifeste par Robert Walker, qui annonce un autre personnage hitchockien de tueur entretenant une relation fusionnelle avec sa mère. Ruth Roman ne s'impose pas vraiment comme une héroïne mémorable au sein de la filmographie du réalisateur qui en compte pourtant quelques-unes d'incontournables et parmi les rôles féminins c'est la fille de celui-ci, Patricia Hitchcock, qui sort du lot en petite sœur délurée et sosie malheureux de la victime de Bruno.

Peut-être à cause du Code Hays, peut-être pour apaiser à l'avance un public avide de fin heureuse, le film ne va pas aussi loin dans la perversité que le roman qu'il adapte. Néanmoins, L'Inconnu du Nord-Express reste un modèle de suspense avec un méchant particulièrement réussi. Et comme disait Hitchcock à ce sujet...
potion préparée par Zakath Nath, le Mardi 5 Septembre 2023, 21:04bouillonnant dans le chaudron "Films".