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Bienvenue sur ce blog consacré à un peu tout et n'importe quoi, mais où il sera principalement question de: Harry Potter et la fantasy en général, de romans d'aventures maritimes, de littérature, de séries télés (majoritairement des productions britanniques, mais pas que) et de cinéma!


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L'Inconnu du 3e étage
Michael Ward, un jeune journaliste, est le témoin-clé dans une affaire de meurtre. Après que l'accusé ait été condamné à mort, Ward commence néanmoins à douter de ce qu'il a vu. Quand un second meurtre est commis dans son immeuble, Ward se trouve lui-même soupçonné, d'autant qu'il a du mal à convaincre les autorités de la présence d'un inquiétant personnage sur les lieux du crime cette nuit-là.

Cette série B produite par la RKO et sortie en 1940, qui dépasse à peine les 60 minutes, pourrait s'être perdue au milieu de tous les autres productions du même type, mais elle est réputée ici et là pour être le premier exemple de film noir américain. Une affirmation que l'on peut remettre en cause bien que L'Inconnu du 3e étage comporte effectivement des caractéristiques du genre, esthétiquement avec une influence du cinéma allemand, et dans la narration à travers une voix-off et le recours à des flash-back, le tout au service d'une intrigue policière.

Cette intrigue, puisqu'on en parle, est simple: le héros dont le témoignage accablant a condamné un homme à la chaise électrique doit bientôt découvrir la vérité pour se disculper lui-même et il n'y a pas grand mystère sur l'identité du vrai coupable, un petit homme dépenaillé à l'air étrange qui rôde dans le quartier. Reste à le retrouver, et c'est ce que que fera la fiancée de Ward rapidement mais à ses risques et périls. Une heure, c'est suffisant pour raconter cela, néanmoins le film se paie tout de même le luxe de souffrir d'un petit coup de mou après la scène du procès, les réfections de Ward en voix-off s'avérant un peu lourde pour apporter les informations. Par la suite, tout s'accélère et si je loue régulièrement l'esprit de concision qui règne dans ces productions de moins d'1h30, là c'est par moment expéditif.

Heureusement, le film a en contrepartie de très bons points pour lui, à commencer par son esthétique, notamment lors d'une scène de cauchemar où le réalisateur Boris Ingster (dont c'est le premier film et qui a surtout par la suite occupé le poste de producteur) et son équipe s'en donnent à cœur joie pour proposer des visuels marquants très inspirés de l'expressionnisme. Le casting est dans l'ensemble solide. John McGuire et Margaret Tallichet sont des noms assez obscurs de nos jours et ils n'étaient pas de grandes vedettes non plus à l'époque d'ailleurs mais ils font un bon job, surtout la seconde. Elisha Cook Jr. est très bon également en accusé à tort complètement terrifié, tout comme Charles Halton en voisin pénible (le genre qu'on n'a jamais envie d'avoir mais en ce moment ce serait le pompon). Toutefois, celui qu'on retiendra le plus, c'est l'inconnu du titre, joué par Peter Lorre.

Pour une fois, il voit son nom en premier au générique, ce qui est trompeur si l'on pense que cela se traduira de manière appropriée en temps de présence à l'écran: il faut attendre d'en être à un tiers de l'histoire pour qu'il pointe le bout de son nez et ses apparitions seront ensuite fugaces, mais mémorables. Évidemment, il écope encore du genre de rôles de psychopathe de service auxquels il aurait souhaité échapper mais on tire tout le parti de ses capacités et de son physique particulier: l'inconnu peut être tour à tour effrayant et touchant avant de vous rappeler à nouveau qu'il présente une menace, comme le montre la scène des steaks qui joue sur les a priori. Les dernières minutes entre lui et Margaret Tallichet sont tendues car on a à la fois envie de plaindre quelqu'un qui n'est visiblement pas réellement méchant mais gravement perturbé et à qui le traitement qu'on a appliqué était aussi brutal qu'inefficace mais on ne perd pas non plus de vue qu'il peut devenir dangereux à tout instant.

Peut-être pas le premier film noir mais un des derniers films de Lorre avant le passage au dentier

L'Inconnu du 3e étage n'est probablement pas l’œuvre fondatrice d'un genre, elle n'en est pas non plus un des piliers incontournables mais malgré ses défauts, elle comporte suffisamment d'atouts pour mériter d'être (re)découverte.
potion préparée par Zakath Nath, le Mercredi 18 Mars 2020, 16:57bouillonnant dans le chaudron "Films".