Où suis-je?

Bienvenue sur ce blog consacré à un peu tout et n'importe quoi, mais où il sera principalement question de: Harry Potter et la fantasy en général, de romans d'aventures maritimes, de littérature, de séries télés (majoritairement des productions britanniques, mais pas que) et de cinéma!


mon compte twitter mon tumblr mon compte bétaséries



Les aventuriers de l'article perdu

Archive : tous les articles

Principaux grimoires

Inventaire des ingrédients

Ce qui mijote encore

Potion précédente-Potion suivante
L'Illusionniste
Martyn Ross déprime: il n'aime pas son travail et au travail on ne l'aime pas, ses relations avec sa famille sont tendues, il partage un appartement miteux avec un colocataire qui n'en fiche pas une rame et il est incapable de construire une relation suivie. Jusqu'au jour où il rencontre un mystérieux dandy, Spanky, qui améliore son quotidien grâce à ses pouvoirs d'illusionniste. Alors que le succès arrive enfin, Martyn découvre que l'aide de Spanky n'est pas désintéressée.

Le Diable aux trousses de Christopher Fowler avait été une bonne pioche parmi les auteurs dont je ne connaissais pas le nom qui ont enrichi le catalogue de Pocket Terreur. Puisqu'on trouvait un autre titre de ce même Fowler dans cette même collection, autant voir si la bonne impression allait se confirmer même si le point de départ n'était pas particulièrement attrayant ou original: Spanky (de son vrai petit nom Spancialosaphus Lacrimosa) a beau expliquer qu'il est un daimôn et que ces derniers ne sont pas les êtres maléfiques décrits dans la Bible, on sait très bien que Martyn va faire l'équivalent d'un pacte avec le diable et que tout ce que son serviable nouvel ami va faire pour lui (aider à sa réussite professionnelle, à ce qu'il couche avec des femmes sublimes et à rabibocher sa famille déchirée) exigera un prix qu'il sera bien en peine de payer.

Pendant la première moitié du roman, on assiste donc à la transformation de la vie de Martyn. Les capacités de Spanky sont à géométrie variable et cela d'ailleurs ne cessera pas: parfois simple illusionniste qui peut orienter les pensées des gens et seulement donner un coup de pouce à son protégé pour bien présenter, il montre parfois des pouvoirs bien plus concrets. Pendant un moment on a presque l'impression d'assister à ce qui pourrait être un scénario de comédie dans laquelle un perdant serait coaché pour se sortir du trou, n'était quelques passages qui indiquent déjà que Spanky n'a pas vraiment bon esprit et que la réussite de Martyn peut se faire aux dépends des autres. On s'attend à ce que la facture arrive, et elle arrive même littéralement. À partir de là, le roman devient vraiment horrifique, le pauvre Martyn ne pouvant faire grand chose pour arrêter Spanky, si ce n'est une décision radicale qu'il tarde pourtant à envisager. L'angoisse est bien présente tant on ne voit pas comment le protagoniste peut lutter contre un adversaire aussi puissant mais il y a des moments où on se dit qu'il ne fait rien pour limiter les dégâts car il revient plusieurs fois vers des personnes de son entourage alors qu'il est clair même pour lui qu'il vaut mieux s'en éloigner pour les protéger. Encore une fois, les limites de Spanky ne sont pas claires, illusionniste ou capable d'actions bien concrètes, ayant besoin d'être dans le voisinage de sa victime pour que ses illusions soient efficaces mais parfois non.

Ce manque de précisions qui fleure parfois le manque de cohérence n'empêche par d'être tenu en haleine et comme dans Le Diable aux trousses, il y a un certain humour qui aide aussi à accrocher au personnage de Martyn même quand il peut paraitre agaçant et égocentrique. De plus, Fowler évite un happy-end trop artificiel sans pour autant recourir à un retournement de situation de dernière minute ce qui donne à la conclusion un parfum désenchanté et honnête qui permet de terminer sur une bonne note.
potion préparée par Zakath Nath, le Samedi 21 Janvier 2023, 17:07bouillonnant dans le chaudron "Littérature".